L’appel lancé par Mohammed VI pour un dialogue direct entre Alger et Rabat est « un non-événement », a indiqué, ce samedi 10 novembre, une source autorisée algérienne à TSA.
« Cette offre douteuse dans sa forme (célébration de la marche verte) et suspecte de par son contenu ( volonté de bilateraliser la question du Sahara occidental) est un non-événement qui ne mérite pas de réponse formelle », a ajouté notre source.
Mardi dernier, le roi Mohammed VI, à l’occasion de son traditionnel discours à l’occasion de l’anniversaire de l’occupation du Sahara occidental, a tendu la main à l’Algérie ce mardi en proposant la mise en place d’un « mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays.
Mais, pour les Algériens, « échaudés par les précédentes diversions de Mohammed VI et les fausses ouvertures conçues en fonction des échéances », cet appel n’est pas sincère.
Les conditions d’Alger
L’Algérie a depuis 2013 posé publiquement ses conditions pour la normalisation de ses relations avec le Maroc, notamment la réouverture des frontières terrestres fermées depuis plus de vingt ans.
« La réouverture de la frontière est une question de souveraineté qui relève du ressort exclusif du gouvernement algérien et les conditions qui doivent y présider sont connues de nos voisins », avait affirmé en juin 2013 Amar Belani, alors porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Ces conditions sont « l’arrêt de la campagne de dénigrement contre l’Algérie », « une coopération sincère, efficiente et productive de résultat contre l’agression que nous subissons au quotidien en matière d’infiltration de drogues » ainsi que le respect de « la position du gouvernement algérien en ce qui concerne la question du Sahara occidental que nous considérons comme une question de décolonisation qui doit trouver un règlement conforme à la légalité internationale au sein des Nations unies ».
Le Maroc avait alors réagi à cette déclaration en faisant part de ses « réserves les plus fortes » : « Le principe même d’introduire une conditionnalité unilatérale dans la normalisation des relations bilatérales est une pratique d’un autre âge [et] dénote une culture politique d’une ère révolue, en total déphasage avec les exigences et les perspectives du 21 siècle », avait estimé le ministère des Affaires étrangères marocain.