Politique

Exercices aux frontières avec la Libye : l’ANP envoie un avertissement à Haftar

Un exercice démonstratif avec munitions réelles a été exécuté, ce mardi 16 avril 2019, par des unités des forces terrestres et aériennes, dans la région d’In Amenas, dans le sud-est de l’Algérie, non loin des frontières avec la Libye. L’objectif, selon un communiqué du ministère de la Défense, est d’évaluer la deuxième phase du programme de préparation au combat 2018/2019.

Le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense nationale, a assisté à ces exercices. Gaid Salah inspectera aussi certaines unités déployées le long des frontières sahariennes avec la Libye (plus de 500 km).

Depuis l’effondrement du régime d’El Kadhafi en 2011 et l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tigentourine, dans la région d’In Amenas, en janvier 2013, l’armée algérienne a déployé plusieurs unités aux frontières avec la Libye. Elle a augmenté le niveau de la surveillance en s’appuyant sur des moyens aéroportés et des drones.

Le nouvel exercice opérationnel des unités de l’ANP intervient au moment où la Libye connait une situation sécuritaire instable après l’offensive, le 4 avril 2019, de Khalifa Haftar, autoproclamé chef de l’Armée nationale libyenne, contre Tripoli où se trouve le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Faiz Serradj, autorité reconnue par la communauté internationale et par l’Algérie. Les milices fidèles à Haftar contrôlent le sud-ouest de la Libye aux frontières avec l’Algérie. Elles peuvent constituer une menace majeure pour le pays, selon les experts.

Haftar refuse « la solution politique »

Appuyé par l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie Saoudite, la Russie et la France, Khalifa Haftar n’a jamais caché son hostilité à l’égard de l’Algérie. Il a rejeté plusieurs appels de la diplomatie algérienne pour participer à des discussions avec les autres parties libyennes pour trouver une solution politique à la crise dans ce pays.

Les pays du voisinage, l’Algérie, la Tunisie, le Soudan et l’Égypte, ont tenté de rapprocher les parties en conflit et organiser un dialogue inclusif pour régler la crise, mais l’opposition farouche de Haftar a bloqué toutes les initiatives.

En septembre 2018, Khalifa Haftar avait même menacé de « déplacer en quelques instants la guerre » en Algérie. « En temps de guerre, on ne permet à personne de s’approcher de nous. Les Algériens ont profité de l’occasion et ont pénétré sur le territoire libyen. J’ai envoyé le général Abdelkrim à Alger pour leur dire que ce qu’il s’est passé n’est pas fraternel », a-t-il dit. Le gouvernement Faiz Al Sarradj s’était démarqué de ces déclarations qualifiées « d’irresponsables ». Un porte-parole de Haftar avait aussi essayé de rectifier le tir. Sans succès.

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