Le président Abdelmadjid Tebboune a donné de nouvelles instructions concernant plusieurs secteurs, dont ceux du transport maritime, de l’AEP et du dessalement, des startups, des exportations et de la numérisation, et ce, au cours d’une réunion du conseil des ministres tenue ce dimanche 2 juin.

Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’État a instruit le haut-commissariat à la numérisation de mettre en place un groupement de bureaux d’études chargé de suivre l’avancement des travaux de réalisation d’un Data Center national en Algérie.

L’autre point abordé en conseil des ministres, c’est la réduction des délais de transit des marchandises par les ports algériens. Dans ce sens, le président Tebboune a instruit le gouvernement d’élaborer une « vision globale » pour une nouvelle stratégie de gestion des infrastructures portuaires.

Réduire le temps d’attente des navires dans les ports

Au ministre des Transports, il a ordonné de prendre toutes les précautions et à demeurer vigilant contre « certaines pratiques, comme la lenteur dans le contrôle des containers, insistant sur le respect des délais de déchargement des cargaisons en renforçant les capacités et les systèmes de surveillance, ce qui permettra de libérer les espaces portuaires secs. »

L’autre instruction présidentielle dans ce sens est de mettre en place un mécanisme afin de réduire le délai d’attente des navires au large à 24 heures au maximum.

Il a en outre ordonné d’alléger la pression sur le port d’Alger en réorientant, en accord avec les compagnies maritimes, une partie du trafic des navires commerciaux vers tous les ports du pays.

Le président de la République s’est par ailleurs attardé sur le financement des startups, réitérant l’engagement de l’État à accompagner les jeunes porteurs de projets basés sur les technologies et les méthodes scientifiques.

Il a ordonné au gouvernement de donner « plus d’opportunités aux startups pour bénéficier des projets publics » et de mettre fin aux pratiques du passé visant à « décourager les jeunes ».

« 48 heures » pour régler le problème du manque d’eau à Tiaret

Toujours dans ce cadre, le ministre en charge du secteur a été instruit d’accélérer l’ouverture des agences régionales chargées du financement et du suivi des projets de startups et de mettre en place toutes les facilitations en faveurs des jeunes porteurs de ce genre de projets qui, a-t-il dit, sont devenus « la fierté de l’Algérie au niveau régional, continental et international », estimant qu’il faut s’adapter à la mentalité de la nouvelle génération et que ce n’est pas à celle-ci de s’adapter aux vieilles méthodes.

Dans le secteur de l’eau, le Conseil des ministres a approuvé le projet de réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer à Tamda Ouguemoune, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, tout en soulignant que les études techniques devront être minutieuses et approfondies notamment en ce qui concerne l’alimentation de la station en énergie.

Le chef de l’État a instruit le ministre de l’Hydraulique de coordonner avec le ministre de l’Énergie pour parvenir à un accord final sur les étapes techniques du projet.

Toujours en matière d’AEP, Abdelmadjid Tebboune a ordonné de mettre en place « sous 48 heures » un programme d’urgence pour mettre fin aux perturbations dans l’approvisionnement des habitants de la wilaya de Tiaret.

Export : Tebboune veut une nouvelle stratégie

Le conseil des ministres a aussi abordé la question de l’exportation des produits algériens. Le président de la République a demandé d’élaborer une « stratégie complémentaire » qui prenne en compte toutes les étapes de l’exportation.

Les ministres des Finances, de l’Industrie et du Commerce ont été en outre instruits d’élaborer une nouvelle étude scientifique sur l’efficience d’exporter certains produits algériens.

L’Algérie a considérablement augmenté ces exportations hors hydrocarbures ces dernières années, mais les chiffres réalisés restent faibles par rapport aux recettes en devises provenant la vente du pétrole et gaz.

Le 1ᵉʳ mai, le président Tebboune a indiqué que les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie ont atteint “7 milliards de dollars avec des perspectives de franchir le seuil des 11 milliards de dollars à la fin 2024, alors que les exportations hors hydrocarbures n’avaient pas dépassé 1,8 milliard de dollars pendant 40 ans”.