Après les paraboles, les citernes commencent à envahir les murs de façades des immeubles en Algérie qui fait face à une grave crise de l’eau potable à cause du manque de la sécheresse endémique.

Jusque-là installées dans les balcons souvent à l’abri des regards, ces citernes prennent de plus en plus place sur les murs de façade des bâtiments.

Faute de place à l’intérieur des appartements qui sont dépourvus d’endroits spécifiques pour ce genre d’équipement devenu indispensable avec les restrictions sur la distribution de l’eau potable, les Algériens installent ces citernes généralement dans les balcons quand il y en a. Mais depuis un certain temps, un nouveau mode de pose de citernes s’est développé dans les cités algériennes.

Les habitants n’hésitent plus à construire des supports métalliques pour poser leurs citernes et les coller aux murs de façades des immeubles. Le phénomène prend une certaine ampleur au point de faire parler sur les réseaux sociaux.

Une photo d’un immeuble avec plein de citernes superposées suscite le buzz sur les réseaux sociaux. Sur la page Annaba Al-Aan, on peut voir des citernes de différentes formes et de couleurs différentes posées sur des supports métalliques et raccordées aux appartements.

Dans les commentaires, les internautes sont divisés entre ceux qui condamnent le procédé et ceux qui justifient le recours à une telle pratique.

« Si on avait l’eau courante sans coupures et qu’on avait de la place où mettre les citernes on ne ferait pas ça », fait noter un commentateur.

Le constat fait par cet internaute pose le problème d’alimentation en eau en Algérie qui est confrontée à une sécheresse endémique depuis plusieurs années.

Ce que cache l’utilisation de la généralisation des citernes en Algérie

La non disponibilité de l’eau potable dans les robinets d’une façon continue ainsi que les coupures fréquentes de l’eau contraignent les Algériens à installer des citernes chez eux.

Ce problème de l’accès à l’eau n’est pas pris en charge dans la conception des immeubles et des appartements en Algérie.

Les bâtiments sont rarement dotés de bâches d’eau pour alimenter les résidents en cas de coupures d’eau et aucun espace n’est aménagé pour accueillir les citernes individuelles. Les appartements et les bâtiments continuent d’être réalisés sans prendre en compte la réalité du terrain.

Au-delà des pénuries d’eau, la prolifération d’utilisation des citernes pose le problème de la solidité des supports utilisés. La pose de citerne sur des supports métalliques à l’extérieur des appartements dans des endroits donnant sur la rue pourrait exposer les passants et les riverains à des dangers.

« Les supports construits pour abriter les citernes doivent être bien faits pour ne pas céder sous le poids de l’eau avec le temps. Une citerne de 1000 litres, qui pèse une tonne, si elle tombe de plusieurs étages, est forcément un danger pour les passants », explique un ingénieur en génie civil.

Pour ce qui est du point de vue de l’esthétisme urbain, l’ingénieur en question déplore la négligence de cet aspect en Algérie. « On ne se montre pas assez exigeant. Les constructions sont faites de sorte à contenir le nécessaire sans penser à l’urbanisme », regrette-t-il.