#fighttonight (Prêt au combat cette nuit) : cette devise résume la posture militaire des Etats-Unis face à la Corée du Nord.
Aussi quand le président américain Donald Trump a tweeté vendredi sur un ton martial que “les solutions militaires sont maintenant complètement en place, et prêtes à l’emploi, si la Corée du Nord se comporte imprudemment”, le Pentagone n’a rien eu à changer dans son dispositif.
Voici un point sur les forces mobilisées –et mobilisables– par les Etats-Unis au cas où la guerre des mots se transformerait en guerre tout court entre Washington et Pyongyang.
Corée du Sud
Des dizaines de milliers de troupes stationnées en permanence en Corée du Sud. C’est l’épine dorsale du dispositif américain dans la région pour faire pièce à la Corée du Nord. C’est un héritage de la guerre de Corée qui théoriquement est toujours en cours, les belligérants n’ayant jamais signé d’armistice.
Le Pentagone dispose actuellement de 28.500 soldats au sud du 38ème parallèle: armée de l’air, armée de terre, infanterie de marine (les fameux Marines) et, bien sûr, la marine.
Le plus gros contingent est composé des 19.000 militaires de la 8ème armée, basée à Yongsan dans Séoul et à seulement 40 kilomètres de la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux pays.
Plusieurs escadrilles de chasseurs bombardiers F-16 sont également stationnées en permanence dans le pays tout comme des A-10, de redoutables avions d’attaque au sol qui pourraient aider à stopper l’infanterie mécanisée nord-coréenne.
Japon
Le Japon est une autre pièce maîtresse du dispositif militaire américain dans le Pacifique et près de la péninsule.
L’archipel nippon accueille 47.000 militaires américains, dont un peu moins de la moitié (20.000) sont des Marines. Leur spécialité est le débarquement sur le plages, ce qui pourrait s’avérer utile dans un conflit sur la péninsule coréenne.
Ces troupes sont toutes dirigées par le Pacific command, qui compte 377.000 civils et militaires dans toute la région Asie-Pacifique.
L’US Navy dispose pour sa part d’un groupement aéronautique organisé autour du gigantesque porte-avions Ronald Reagan, basé à Yokosuka, tout comme le quartier général de la 7ème flotte, la plus importante de toutes les têtes de pont de la marine américaine ans le monde.
La puissance navale
Les Etats-Unis dominent le Pacifique et les mers régionales de la tête et des épaules, même si les Chinois avancent à marche forcée pour tenter d’en contester la maîtrise aux Américains et que les Russes sont aussi en train de moderniser leur flotte.
Pour l’instant, seul l’USS Ronald Reagan est sur zone, mais le porte-avions Theodore Roosevelt fait des exercices au sud de la Californie et l’USS Nimitz est dans le Golfe.
L’une des pièces maîtresses du dispositif, c’est la flotte de sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire. A l’instar des porte-avions, les Nord-Coréens n’ont rien de comparable dans leur arsenal.
Ces sous-marins peuvent lancer des salves de missiles de croisière, tout comme récolter du renseignement et, pour certains, déposer des commandos à l’arrière des lignes ennemies.
Donald Trump avait hérissé les militaires en se vantant de leur présence près de la péninsule coréenne alors que la tradition veut qu’on ne discute pas de la localisation des sous-marins du “silent service”.
Guam
Depuis que Pyongyang a dévoilé un plan pour lancer quatre missiles à portée intermédiaire au-dessus du Japon et aux alentours de l’île de Guam, ce territoire américain a regagné en notoriété.
L’île a une importance stratégique pour les opérations américaines dans le Pacifique. La base aérienne d’Andersen permet d’accueillir tous les types de bombardiers lourds à long rayon d’action dont disposent les Etats-Unis.
Les B-52 bien sûr, mais aussi les B-1B Lancer –qui ont fait des démonstrations de force au-dessus de la péninsule coréenne récemment– et le B2, le plus sophistiqué des bombardiers américains. Ses technologies furtives lui permettent d’échapper en grande partie à la détection et il dispose d’une énorme capacité d’emport de bombes ou de missiles.
Guam est aussi protégé par un bouclier anti-missiles THAAD.