Qu’est-ce qui se passe au niveau de la Fédération algérienne de football (FAF) ? Jeudi, sans aucune explication, le bureau fédéral a adopté, « à l’unanimité » « une motion de soutien au sélectionneur de l’équipe nationale A, Monsieur Djamel Belmadi ».
« Les membres du BF, tout en réitérant leur soutien indéfectible au sélectionneur national, dénoncent fermement toute atteinte qui puisse nuire à la stabilité de l’équipe nationale engagée dans d’importantes échéances dont la défense de son titre continental et les qualifications pour la prochaine Coupe du monde Qatar 2022 », annonçait un communiqué de l’instance fédéral mis en ligne en fin de journée sur son site Internet.
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La sortie de la Fédération algérienne de football a donné lieu à moult supputations. Djamel Belmadi, que personne ne conteste à son poste, y compris les quelques voix mécontentes du dernier match nul face au Burkina Faso (1-1), est-il en position d’avoir besoin que son employeur lui réitère son soutien publiquement ?
À moins que la FAF soit en possession d’éléments que le public n’a pas, Djamel Belmadi fait le bonheur de tout le peuple et personne ne souhaite le voir partir.
Sous sa coupe, l’équipe nationale réalise le meilleur parcours de son histoire avec 29 matchs sans défaite, une coupe d’Afrique des nations ramenée d’Egypte, une équipe qui joue bien et une atmosphère impeccable au sein du groupe. Autant dire que le meilleur est à venir.
Les Verts sont engagés dans les éliminatoires de la coupe du monde 2022 et ils ont de fortes chances d’arracher l’un des billets de l’Afrique pour le Qatar.
Mais il y a plus énigmatique. Samedi, le communiqué est remplacé par un autre où il n’est plus question de « motion de soutien ». Dans le paragraphe conservé, un mot clé a sauté : le nom du sélectionneur.
À la place de Djamel Belmadi, il faut lire les Verts. Voilà ce que dit la nouvelle version du communiqué de la FAF : « Les membres du BF, tout en réitérant leur soutien indéfectible aux Verts, dénoncent fermement toute atteinte qui puisse nuire à la stabilité de l’Equipe nationale engagée dans d’importantes échéances dont la défense de son titre continental et les qualifications pour la prochaine Coupe du monde Qatar 2022. »
Un précédent lors du bras de fer Zetch-Khaldi
Inutile de préciser que là aussi, la fédération ne s’est pas embarrassée d’explications. L’opinion sportive ne s’empêche pas de s’interroger sur le sens à donner à une telle correction.
Doit-on en faire une interprétation primaire et conclure que Djamel Belmadi n’a plus le soutien de la fédération ? Sans doute qu’il ne s’agit pas de cela, mais de quoi alors ? D’une injonction venue d’on ne sait où ?
Si les préposés à la communication de la FAF entendent par-là couper court aux supputations qui ont suivi la mise en ligne du premier communiqué, c’est raté. Cette correction plus énigmatique encore soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
Cet épisode rappelle un autre similaire et non moins énigmatique qui remonte au mois de mars dernier. A un mois de l’élection du nouveau président de la FAF, un bras de fer était engagé entre Sid Ali Khaldi, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, et le président sortant Kheireddine Zetchi à propos des statuts de la fédération, avec en toile de fond l’échéance électorale.
Des parties ont tenté d’utiliser le nom du sélectionneur national pour peser sur l’élection. Un site spécialisé, la Gazette du Fennec, a rapporté le 5 mars que le ministre Khaldi avait reçu Djamel Belmadi.
Ce que la FAF démentira formellement dès le lendemain dans un communiqué officiel, qualifiant l’information de « Fake News », avant de retirer le communiqué de son site le jour même.
Bien sûr comme c’est aussi une habitude, sans le moindre éclaircissement. Six mois après, on ne sait pas si Belmadi a rencontré le ministre ou non.