On arrive peut-être au dernier épisode du feuilleton passionnant du bras de fer entre le ministre de la Jeunesse et des sports et le président de la Fédération algérienne de football autour de la modification des statuts de cette dernière.
Kheireddine Zetchi, qui ne s’est toujours pas exprimé sur ses intentions électorales à un mois de l’assemblée générale élective de la FAF, a rappelé la semaine dernière, à partir de Sidi Bel Abbès où il a inauguré l’académie fédérale, que la modification des statuts était une obligation.
Pas de modification des statuts avant les élections
Les modifications des codes électoraux et des statuts des fédérations sportives nationales ne pourront avoir lieu immédiatement qu’après les assemblées générales électives (AGE) pour le nouveau mandat olympique (2021-2024), a indiqué ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) dans un communiqué publié mardi 9 février.
Si cette décision concerne toutes les fédérations, le message est adressé en premier lieu à la Fédération algérienne de football ainsi qu’à son président Kheireddine Zetchi qui a fait de la modification des statuts, avant la tenue de l’AG élective, son cheval de bataille depuis quelques mois déjà.
Le locataire de Dely Brahim a sorti le grand jeu la semaine dernière à Sidi Bel Abbès pour tenter de faire pression sur le ministère de la Jeunesse et des sports. « Nous sommes dans l’obligation, et je dis bien dans l’obligation, de mettre en conformité les statuts de la FAF avec ceux de la FIFA avant la tenue d’une quelconque AG élective », avait-il, d’ailleurs, déclaré en présence du sélectionneur national Djamel Belmadi.
Le département de Sid Ali Khaldi, de son côté, insiste notamment sur « la stricte application de la législation et de la réglementation en vigueur« , ainsi que « le respect des règles d’éthique, de transparence et de bonne gouvernance tout au long du processus électoral« .
Le ministère de la Jeunesse et des sports, précise, par ailleurs, dans son communiqué les suspensions prononcées à l’encontre des membres de l’AG par les fédérations sportives nationales après le 8 juin 2020 ne seront pas prises en compte, en application de la circulaire N.264 du 8 juin 2020 relative au processus de renouvellement des mandats des instances sportives nationales.
Les suspensions des membres de l’AG concurrents des présidents en course à de nouveaux mandats étaient légion au sein des fédérations sportives.
Zetchi et le spectre de la menace FIFA
Quand Kheireddine Zetchi insiste sur ‘’l’obligation de mettre en conformité les statuts de la FAF’’ avant la tenue des élections prévue dans à peu près un mois, il faut comprendre par là que l’Algérie risque d’être sanctionnée par la FIFA.
La menace de sanction de la part de la FIFA est évoquée depuis plusieurs mois en cas où les nouveaux statuts ne seraient pas adoptés avant l’assemblée générale élective. Or, il faut savoir que la FIFA reconnaît la suprématie des lois nationales sur ses propres textes.
En effet, l’article 4 de la convention standard de la FIFA stipule dans son alinéa 1 : « les organes de l‘association sont mis en place par un processus démocratique libre et indépendant, en conformité avec la législation nationale et les dispositions statutaires, les règlements et les principes de la FIFA et de la confédération concernée. »
La FAF en tant qu’association doit donc respecter en premier lieu la législation nationale et être en conformité avec les textes comme l’a rappelé le MJS qui précisait que l’interdiction de modifier les statuts « été prise dans le cadre des dispositions de la loi N.13-05 du 23 juillet 2013 et relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives et de la réglementation en vigueur« .
La FIFA, qui n’est pas intervenue pour dénoncer l’ingérence du ministère de la Jeunesse et des sports sous El Hadi Ould Ali dans le processus électoral du mois de mars 2017 quand Kheireddine Zetchi a été élu à la tête de la FAF, ne devrait pas intervenir et contredire sa propre convention standard.