Une motion de soutien, pourquoi faire ? Djamel Belmadi est l’entraîneur de l’équipe nationale de football depuis trois ans, les résultats de l’équipe sous sa direction sont éloquents et le souhait de tous les Algériens est de le voir rester le plus longtemps en poste.

Mais énigmatiquement, la Fédération algérienne de football (FAF) vient d’adopter « une motion de soutien » au sélectionneur national.

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« La réunion du Bureau fédéral, la première après le déroulement des deux premières journées des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2022, a été une occasion aux membres présents d’adopter, à l’unanimité, une motion de soutien au sélectionneur de l’Equipe nationale Djamel Belmadi », a indiqué un communiqué de l’instance fédérale publié ce jeudi 16 septembre en fin de journée.

« Les membres du BF, tout en réitérant leur soutien indéfectible au sélectionneur national, dénoncent fermement toute atteinte qui puisse nuire à la stabilité de l’équipe nationale engagée dans d’importantes échéances dont la défense de son titre continental et les qualifications pour la prochaine Coupe du Monde Qatar 2022 », a ajouté le BF de la Fédération algérienne.

Une sortie qui soulève plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses. Pour la simple raison que Belmadi ne soit pas contesté à la tête des Verts, encore moins acculé ou en mauvaise posture à cause d’une crise de résultats.

L’équipe n’a pas perdu depuis près de trois ans (29 matchs sans défaite, série en cours), a remporté la coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2019 et garde toutes ses chances de se qualifier au prochain mondial.

Il est vrai que quelques critiques (les premières depuis trois ans) ont été entendues à l’issue du match nul (1-1) réalisé face au Burkina Faso, mardi 7 septembre à Marrakech.

Mais elles relèvent plus de la frustration suite à ce résultat qualifié par certains, très peu nombreux du reste, de « nul au goût de défaite ». Le public algérien est habitué aux victoires avec Belmadi et s’attendait à voir les Verts ne faire qu’une bouchée des Etalons après la démonstration de force face à Djibouti (8-0), cinq jours plus tôt, à Blida.

Hormis les quelques critiques entendues ici et là, on n’a pas assisté à une campagne de contestation dans la presse ou les réseaux sociaux. Au contraire, journalistes et supporters ont retenu que c’est un point ramené de l’extérieur face à la seule équipe du groupe susceptible de disputer à l’Algérie l’unique billet qualificatif.

Bien sûr, il y avait aussi les attaques du commentateur de l’ENTV qui a reproché à l’antenne au sélectionneur national d’avoir refusé d’embarquer une équipe de la télévision publique dans l’avion de la délégation en partance pour le Maroc.

A-t-il menacé de quitter le navire ?

Le mécontentement d’une poignée de supporters et la frustration d’un commentateur qui perd un privilège nécessitent-ils une telle sortie solennelle de la plus haute instance dirigeante du football national ?

La motion de soutien pourrait aussi constituer une réponse à ceux à qui les propos de Belmadi sur la qualité des pelouses algériennes n’auraient pas plu.

A la veille du match contre Djibouti, le coach national avait critiqué la qualité du stade Mustapha-Tchaker de Blida qui devait abriter la rencontre et appelé tout le monde à « faire son travail » et à « assumer ses responsabilités ».

Là aussi, il est vrai que des responsables locaux ont démenti sur les médias publics les accusations du coach, mais globalement, celui-ci a été conforté par plusieurs voix tant dans la presse que chez les officiels. La preuve, le directeur de la jeunesse et des sports de Blida a été relevé de ses fonctions immédiatement après ses dénégations.

Pourquoi alors la fédération met-elle en garde contre « toute atteinte qui puisse nuire à la stabilité de l’Equipe nationale » ? Y-a-t-il de nouveaux éléments que les membres du bureau fédéral connaissent et que le public ignore ? Plus directement, osons la question : Djamel Belmadi a-t-il émis de nouveau le vœu de quitter le navire après tout ce qui s’est passé depuis le 1er septembre ? Les prochains jours apporteront la réponse.