20 mars 2017 – 20 mars 2018. Une année, jour pour jour, s’est écoulée depuis l’élection de Kheïreddine Zetchi à la tête de la FAF en remplacement de Mohamed Raouraoua.
Qu’est-ce qui a changé depuis son arrivée ? Retour sur la première année du mandat de l’homme fort de l’instance fédérale.
Venu avec l’intention de « réanimer » un football qui a touché le fond, Zetchi ne savait certainement pas que sa mission allait être si difficile, en dépit de sa longue expérience comme gestionnaire d’un club de football.
Mais la réalité du terrain et le lourd fardeau laissé par son prédécesseur ont fait que Zetchi soit loin de faire l’unanimité, échouant à faire oublier un certain Mohamed Raouraoua, qui a placé la barre très haute, selon les observateurs.
Équipe nationale : les Verts ne font plus peur
Après avoir surfé avec le niveau mondial, notamment lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil, l’équipe nationale est descendue si bas pour toucher le fond depuis plus d’une année, résumant tout le malaise qui ronge les Verts, victimes de décisions irréfléchies et parfois hasardeuses.
Ayant trouvé l’équipe nationale sans sélectionneur après le limogeage du Belge Georges Leekens, à l’issue de l’élimination des Verts dès le premier tour de la CAN-2017 au Gabon, Zetchi a jeté son dévolu sur l’Espagnol Lucas Alcaraz qui allait être débarqué six mois plus tard. Une première erreur de casting de Zetchi.
Manquant terriblement d’expérience sur le plan continental, Alcaraz s’est avéré un mauvais choix, la sélection allait descendre si bas en se faisant éliminer de la course au Mondial russe après une double défaite en l’espace de trois jours face à la Zambie (3-1, 1-0) en septembre dernier.
Critiqué par les médias, le patron de la FAF a fini par céder aux pressions en sacrifiant le technicien andalou à l’issue de la défaite essuyée à Yaoundé face au Cameroun (2-0) au mois d’octobre.
Pour redresser la sélection, Zetchi a décidé de rompre avec l’entraîneur étranger en engageant les services de Rabah Madjer, assisté de Meziane Ighil et Djamel Menad.
Le trio entame son aventure avec les Verts par un match nul à Constantine face au Nigeria 1-1 en clôture des qualifications de la Coupe du monde 2018 (l’Algérie a finalement gagné sur tapis vert 3-0 cette rencontre puisque le Nigeria a utilisé un joueur suspendu), avant de permettre à l’équipe nationale de renouer avec la victoire, en amical face à la Centrafrique (3-0).
Championnat : arbitrage contesté et retour de la violence
En dépit du changement opéré à la tête de la FAF, rien n’a changé dans les deux championnats professionnels des Ligues 1 et 2, caractérisés souvent par un arbitrage très contesté, parfois récusé, alors que la bête immonde de la violence a refait surface dans les stades, en l’absence de mesures radicales pour mettre fin à ces comportements irresponsables.
Devant l’impuissance de l’instance fédérale à trouver des solutions efficaces, chaque journée de la compétition apporte son lot de « scandales » et d’incidents regrettables, marquée par des accusations à tort et à travers, alors que l’enjeu devient de plus en plus important à l’approche de l’épilogue.
Devant cette situation, Kheïreddine Zetchi a fini par réagir en provoquant au début du mois de mars une réunion de sensibilisation avec les arbitres de l’élite. Le président de l’instance fédérale a exhorté les arbitres à « éviter au maximum les erreurs en cette fin de saison ».
Bras de fer FAF-LFP : le scandale de trop
La première année de Zetchi a été marquée par la décision surprenante de la FAF de retirer la délégation de gestion des championnats professionnels de la Ligue de football professionnel (LFP) et de son ancien président Mahfoud Kerbadj.
Un long feuilleton qui a pris fin il y’a quelques jours avec la décision du Tribunal arbitral du Sport (TAS) de débouter Kerbadj et de reconnaître la légitimité du directoire installé par la FAF pour gérer les affaires courantes jusqu’au déroulement d’une assemblée générale constituante de la LFP avant de procéder à une AG élective.
Dans le clan de l’ancien président de la LFP, on évoque tout simplement « un règlement de compte » pur et simple, une manière pour Zetchi de se débarrasser de l’un des derniers hommes de « l’ancien régime » représenté par Mohamed Raouraoua.
« Une année difficile »
La FAF avait organisé les 11 et 12 décembre derniers un symposium sur le renouveau du football, un rendez-vous qui s’est déroulé en présence d’experts qui se sont attelés durant deux jours à trouver les remèdes pour « réanimer » une discipline aux abois.
Acculé, Kheïreddine Zetchi a demandé davantage de temps, de patience et de sérénité pour pouvoir redresser la situation du football algérien, qui traverse des moments difficiles après une période d’euphorie.
« Nous sommes sortis de ce symposium avec beaucoup de points positifs, mais j’assure que je n’ai pas une baguette magique pour mettre en application du jour au lendemain toutes les recommandations de cette rencontre », avait déclaré Zetchi, assurant que la rude mission de redressement du football algérien nécessite « un travail de longue haleine ».
Ce qui reste du mandat de Kheïreddine Zetchi à la FAF sera certainement déterminant pour l’avenir de l’ancien patron du PAC, certes venu avec de bonnes intentions avant d’être confronté à la triste réalité du terrain. Il doit surtout reconstruire l’équipe nationale et la préparer pour les qualifications au Mondial 2022, et redorer le blason terni du football national.
« C’était une année difficile, nous devons travailler davantage pour essayer de remettre le football national sur rails », a estimé Zetchi lundi soir à la presse, à l’issue du match amical ayant opposé l’équipe nationale U-20 face à son homologue nigérienne (2-0) au stade du 20-août 1955 d’Alger.