La Fédération algérienne de football (FAF) a un nouveau président. Djahid Zefzef a été élu ce jeudi 7 juillet en remplacement de Charaf Eddine Amara, démissionnaire.
Sans être un grand nom du football algérien, Zefzef est connu dans le milieu footballistique algérien pour avoir exercé à plusieurs reprises au sein de la fédération, notamment comme manager de l’équipe nationale.
Le nouveau président de la Fédération algérienne de football est élu en même temps avec son bureau fédéral, en un seul ticket. Dans la liste présentée par Zefzef, il n’y a pas non plus de figures connues du football national, à part de Mohamed Maouche, de la glorieuse équipe du FLN.
Soit tout le contraire de celle de Abdelhakim Serrar, son unique concurrent. Serrar lui-même est un ancien international, vainqueur de la coupe d’Afrique des nations en 1990 et de la coupe d’Afrique des clubs champions avec l’Entente de Sétif deux ans plutôt. Comme président de l’Entente, il a aussi remporté plusieurs titres nationaux et internationaux.
Dans sa liste figuraient Lakhdar Belloumi, que beaucoup considèrent comme le meilleur footballeur algérien de tous les temps, et Tedj Bensaoula, joueur des Verts de la grande époque des années 1980.
Mais c’est la liste de Djahid Zefzef qui a eu les faveurs des membres de l’Assemblée générale, récoltant 52 voix, contre seulement 24 pour celle de Abdelhakim Serrar.
Le vote s’est déroulé dans la sérénité et on n’a pas assisté aux scènes désolantes qui ont émaillé l’assemblée ordinaire du 16 juin dernier. Les pouvoirs publics ont peut-être leur préférence, mais pour la première fois depuis longtemps, l’assemblée élective de la fédération algérienne s’est déroulée sans candidat ouvertement adoubé, donc assuré de gagner.
L’équipe nationale et le reste
Quel que soit ce qui s’est fait en coulisses, la FAF a un nouveau président appelé à tirer dans le même sens avec tout le monde, les pouvoirs publics en tête, car la conjoncture dans laquelle il hérite des rênes du football algérien n’est pas facile.
Ne serait-ce que parce qu’il succède à un président acculé à la démission par l’élimination de l’équipe nationale de la course à la coupe du monde. La défaite de l’Algérie face au Cameroun, le 29 mars dernier, n’est pas de ces accidents de parcours qui s’oublient très vite.
Elle a ébranlé sérieusement l’édifice bâti par Djamel Belmadi depuis 2018 autour de la meilleure génération de joueurs de l’histoire du football algérien. L’urgence est de garder l’ossature et le staff technique actuels pour ne pas avoir à tout reconstruire.
C’est sans doute ce souci de stabilité qui a dicté le choix de Zefzef comme successeur de Amara. Comme manager des Verts, l’homme avait, dit-on, de bons rapports avec Djamel Belmadi. Mais ce n’est là que la partie la plus pressante du travail qui attend le nouveau président de la FAF.
Le chantier est même immensément plus grand que l’entretien de la vitrine qu’est l’équipe nationale. Djahid Zefzef arrive à la tête de la FAF à un moment où le football algérien se morfond dans des problèmes qui n’en finissent pas, nonobstant les résultats de l’équipe première.
Le projet de professionnalisme lancé par Mohamed Raouraoua il y a plus de dix ans est quasiment abandonné, les clubs sont devenus de simples réceptacles de l’argent public, au détriment des autres disciplines, et leurs résultats sur la scène continentale sont insignifiants.
La formation est délaissée, comme le montrent la composante de l’équipe première et le parcours des U-18 aux Jeux méditerranéens qui viennent de prendre fin à Oran.
Sans parler des problèmes récurrents du manque d’infrastructures, de la violence dans les stades, l’arbitrage et la corruption.
De bon augure peut-être, le début du mandat de Zefzef coïncide avec la réception de certains des grands stades lancés ces dernières années, dont ceux d’Oran et de Baraki.
En somme, la tâche qui attend le nouveau président n’est pas aisée, mais un nouveau départ pour le football algérien est toujours possible.