Les bilans moral et financier de la FAF pour l’exercice 2018 ont été adoptés ce jeudi 2 mai à l’unanimité par les membres de l’AG, à l’occasion de l’assemblée générale ordinaire (AGO) tenue au Centre technique national de Sidi Moussa.
Alors que plusieurs voix se sont élevées pour appeler au rejet de ces bilans et à la destitution du président Kheireddine Zetchi, rien n’a été fait dans ce sens, puisque la majorité de la composante de l’AG a fini par les adopter.
L’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua, présent à cette occasion, a quitté les lieux « en colère » peu après l’adoption du bilan moral. Le vice-président de l’Union arabe de football (UAFA) s’est accroché verbalement avec son successeur sur certains sujets, selon plusieurs médias présents sur place.
« J’ai constaté un trou financier de 12 milliards de centimes par an, soit un milliard versé chaque mois à une partie inconnue, j’ai demandé des explications à Zetchi, mais il a refusé de s’exprimer », a réagi Raouraoua devant la presse, peu après avoir quitté les travaux de l’AG, tout en qualifiant de « mensonge » le montant de 1.9 million d’euros relatif au contrat signé avec l’équipementier Adidas, pour l’Equipe nationale.
« La FAF a traité avec un commerçant et non pas avec la maison mère. Je peux vous montrer une correspondance du DG d’Adidas qui confirme que la FAF a signé avec un revendeur en France qui propose 1.9 million d’euros, ça n’existe pas, c’est faux. Le maillot dévoilé pour la CAN-2019 coûte 3 euros et c’est honteux qu’il soit porté par les joueurs de l’équipe nationale. Il y a aussi le contrat signé avec le constructeur KIA, dont le montant est de 6 milliards de centimes par an, ce qui est ridicule ».
Avant d’enchaîner : « La création des centres de formation régionaux est du ressort uniquement des clubs et non pas de la FAF ».
Raouraoua s’est lâché ensuite en confirmant que le Bureau fédéral « avait été illégalement élu en 2017. Nous savons tous que l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports El-Hadi Ould Ali, avec ce qu’on appelle aujourd’hui « Al-3issaba » ont imposé un BF ici dans cette FAF, sans pour autant qu’on puisse faire dérouler cette AG conformément aux statuts. L’ancien président de la commission électorale Ali Baâmar et le membre de la commission des candidatures Mohamed Zerouati se sont déjà exprimés à ce sujet ».
De son côté, Zetchi a rejeté en bloc toutes les accusations de son prédécesseur : « Je prends à témoin le peuple algérien. La FAF n’est pas un royaume, elle n’est pas une propriété privée. L’AG a adopté la création des centres de formation au lieu d’un hôtel de la FAF (projet initié par Raouraoua, ndlr) qui aurait coûté 700 milliards de centimes ce qui est énorme. J’aurais aimé qu’il y ait une opposition d’idées, de projets, et non pas une guerre contre personne. Ce n’est pas normal de venir en pleine AG et balancer les contrats concernant l’équipementier ou le constructeur ! Pour le contrat avec Adidas, la maison mère n’est pas obligée de traiter directement avec la FAF », a-t-il affirmé en conférence de presse.
Cette AGO a vu la présence de 91 membres sur les 107 qui composent l’AG de la FAF. Les travaux se sont déroulés à huis clos, les journalistes ont été priés de quitter les lieux avant le début des débats.