Kheireddine Zetchi peine à asseoir son autorité sur le football national. Plus deux mois après son élection à la tête de la FAF, l’ancien président du PAC fait face à un début de rébellion des présidents de clubs. Mécontents de la gestion chaotique des compétitions nationales, notamment la Coupe d’Algérie, ils multiplient les critiques.
Certains, à l’image du président de l’ESS, ont menacé de se retirer de la Ligue 1 et de ne pas jouer la Coupe d’Algérie, avant de revenir sur leur décision. D’autres, comme le président du MCA, ont carrément menacé de faire descendre dans la rue leurs supporters (plus de 50.000 selon Ghrib).
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Dans le même temps, les accusations se sont multipliées dans la presse sur les matches arrangés, notamment en Ligue 2, et sur des soupçons de corruption dans l’arbitrage.
En réponse, Zetchi tente de riposter. Pour calmer la fronde, le président de la FAF, qui peine à se faire respecter par les présidents des clubs, annonce avoir « pris la décision de revoir le calendrier de fin de saison et de veiller scrupuleusement à son strict respect. » Il reconnait les erreurs de la FAF et se montre ainsi incapable d’organiser deux compétitions, la Ligue 1 et la Coupe d’Algérie.
Le président de la FAF se montre également menaçant à l’égard de ceux qui le critiquent. Dans un communiqué publié mardi 22 mai, le président de la FAF menace « d’intenter des procédures judiciaires à l’encontre des auteurs de déclarations diffamatoires qui peuvent porter atteinte à la Fédération et aux ligues voire même mettre en péril l’ordre public. »
Il dénonce une campagne de « déstabilisation et d’attaques croisées de la part de certains dirigeants de clubs, et de quelques-uns de leurs relais dans les médias, et surtout de cercles tapis dans l’ombre, dont le seul et unique objectif est de les faire échouer et de décrédibiliser leur présence même aux yeux de l’opinion et des pouvoirs publics. »
En choisissant la manière forte, Zetchi prend le risque d’envenimer la situation, en cette fin de saison. Le ministre de la Jeunesse et des sports El Hadi Ould Ali a regretté les menaces proférées par Zetchi, en l’appelant à ouvrir des enquêtes sur les accusations formulées par les présidents de clubs. Ould Ali a raison. Au lieu de menacer, le président de la FAF aurait dû d’abord ouvrir des enquêtes sur les accusations de marchandages de matches et fixer un calendrier de fin de saison, en concertation avec les clubs.
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