Le groupe anglo-néerlandais de l’agroalimentaire et des cosmétiques Unilever a menacé lundi de retirer ses publicités en ligne si les géants d’Internet comme Facebook et Google ne s’arment pas davantage contre les « fake news » et les propos sexistes et haineux.
« Unilever n’investira pas dans des plateformes ou des environnements qui ne protègent pas nos enfants ou qui créent des divisions dans la société, et favorisent la colère ou la haine », annonce le responsable marketing du groupe, Keith Weed, dans un discours qui devait être prononcé plus tard lundi lors d’une conférence annuelle consacrée au marketing numérique en Californie et que l’AFP s’est procuré.
Unilever, deuxième plus grand annonceur du monde derrière Procter&Gamble, a dépensé plus de 7 milliards d’euros en publicité en 2017, dont 30% en ligne.
Mais le géant des produits de grande consommation s’est engagé à couper dans ces investissements sur les plateformes en ligne qui « engendrent la division », avertit M. Weed.
« Les +fake news+, le racisme, le sexisme, les terroristes diffusant des messages de haine, le contenu toxique ciblant les enfants: une partie de l’Internet est à des kilomètres de là où nous l’avions imaginée », estime M. Weed.
Unilever encourage les géants d’Internet à accroître considérablement la régulation des contenus publiés sur leurs plateformes, « avant que les internautes ne cessent de visionner les contenus, que les annonceurs n’arrêtent de faire de la publicité et que les éditeurs n’arrêtent d’éditer ».
Le groupe a exigé une collaboration des acteurs du secteur « pour améliorer la transparence et rétablir la confiance des consommateurs dans une ère de fausses nouvelles et de contenu en ligne toxique ».
Unilever, qui emploie 169.000 personnes à travers le monde, commercialise entre autres les soupes Knorr, l’huile d’olive Bertolli, les déodorants Rexona et les glaces Ben and Jerry’s.