Le jugement de l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika est tributaire d’une « décision politique », estime l’avocat Farouk Kesentini.
« Le jugement de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika est possible s’il y a une volonté politique dans ce sens chez le pouvoir actuel », a déclaré Kesentini à TSA Arabi. « La Constitution actuelle permet de juger le président comme tout autre citoyen, sauf que la cour n’est pas instituée », ajoute-t-il.
L’article 177 de la Constitution prévoit la création d’une haute cour pour juger le président de la République ou le Premier ministre, mais cette cour n’est toujours pas créée. Toutefois, trois anciens Premiers ministres (Ouyahia, Sellal et Yousfi qui a occupé le poste par intérim) ont été jugés et condamnés par un tribunal ordinaire, celui de Sidi M’hamed en l’occurrence, et comparaissent en ce moment même en appel devant la Cour d’Alger.
Au cours du procès, Abdelmalek Sellal a demandé la convocation de l’ancien président comme témoin. « C’est une demande justifiée et la défense a le droit de la formuler, mais la décision revient au juge qui a le pouvoir discrétionnaire de convoquer ou pas une personne comme témoin », explique Me Kesentini qui souligne toutefois que l’état de santé de l’ancien président doit être pris en compte.
« Il doit être ausculté par des médecins spécialistes pour déterminer si son état de santé mentale lui permet ou pas de se défendre et de répondre aux questions. L’homme est malade et a besoin d’être soigné », indique l’ancien président de la commission nationale consultative des droits de l’Homme considéré comme un proche ami de Abdelaziz Bouteflika.
Des voix se sont élevées dernièrement pour réclamer le jugement de l’ancien président. Parmi elles, l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi.