Commercialisé comme la poudre de jus de fruits, Amila est utilisé aussi comme une drogue par des enfants des écoles primaires et des collèges en Algérie. L’alerte a été donnée il y a quelques années, mais la polémique a rebondi ces derniers jours.
Des enfants achètent le produit et le sniffent comme une drogue, ce qui représente un danger pour leur santé. « Les enfants achètent chaque matin ce produit Amila », affirme un commerçant à la chaîne Echourouk qui a consacré récemment un reportage à ce phénomène dangereux.
Il y a trois ans, une enquête, ouverte par le laboratoire de la police scientifique de Châteauneuf à Alger, a pu déterminer l’existence d’une substance dénommée Pyrazoles dans Amila et qui est considérée comme faisant partie des alcaloïdes, révèle la même source.
Une note datée du 7 décembre dernier, adressée par le directeur de l’éducation nationale de la wilaya de Guelma aux établissements scolaires, a relancé la polémique sur la dangerosité de la poudre Amila quand elle n’est pas utilisée pour produire du jus.
L’entreprise Promasidor, qui produit la poudre de jus de fruits Amila, a réagi dans un communiqué affirmant que son produit est « conforme aux normes sanitaires algérienne et internationales ».
« Le produit Amila est une poudre de jus de qualité soluble dans un litre et demi d’eau. Le mode d’utilisation est bien expliqué sur le sachet », précise Promasidor dans son communiqué, repris par Mustapha Zebdi, le président de l’Association de protection des consommateurs Apoce sur sa page Facebook.
Qui est responsable de cette situation ?
Interrogé par TSA, Mustapha Zebdi voit le problème d’un autre angle. « La gravité de la chose n’est pas dans le produit mais dans le comportement de nos enfants. C’est un produit destiné à être consommé comme une boisson mais pas à être sniffé. Le fort arôme qui existe dans ce produit et dans d’autres produits similaires attire les enfants. Même si on interdit la commercialisation de cette poudre, on va se retrouver dans le même problème avec un autre produit », prévient Mustapha Zebdi.
Pour le président de l’Apoce, il y a « un abandon, un désintéressement, une absence de surveillance des enfants ».
« Malheureusement, l’école, la mosquée, la société ne jouent pas leur rôle de façon adéquate c’est ce qui fait qu’on trouve des fléaux aussi dangereux chez nos enfants », poursuit-il.
Mustapha Zebdi appelle à la responsabilité de l’école, de la famille, de la mosquée et de la société pour contenir les fléaux chez les enfants.