Politique

FCE : ce que dit Ali Haddad dans sa lettre de démission

Ali Haddad quitte officiellement la présidence du FCE. Le patron des patrons a annoncé sa décision dans une lettre adressée ce jeudi aux membres de l’organisation patronale. « Soucieux de préserver la cohésion et surtout la pérennité de notre organisation et en totale conformité avec mes convictions, j’ai décidé, en mon âme et conscience et sans contrainte, de quitter la présidence du Forum des Chefs d’Entreprise à compter de ce jour », écrit Ali Haddad dans sa lettre dont nous détenons une copie.

Dans sa lettre de trois pages, Ali Haddad relate les conditions de son arrivée à la présidence du FCE, puis sa réélection pour un second mandat en décembre dernier, avant de défendre son bilan à la tête de la plus importante organisation patronale du pays.

« Convaincu de la sincérité de la sollicitation entreprise auprès de ma modeste personne, par des membres du Forum des Chefs d’Entreprise, il y a un peu plus de quatre années, j’avais décidé de présenter ma candidature à l’assemblée générale qui, en retour, m’a honoré de sa confiance pour être président de notre organisation. Une confiance renouvelée, à l’unanimité, pour un second mandat alors qu’aucune autre candidature n’a été déposée pendant que j’espérais et appelais de mes vœux pour une compétition saine entre plusieurs candidats », rappelle-t-il, en guise de réponses à ses détracteurs.

Ali Haddad poursuit en insistant sur le mode de prise de décision au sein du FCE, notamment le soutien au 5e mandat pour Bouteflika. « Tout au long de ces années, j’ai veillé au maintien de la consultation permanente de mes collègues et à favoriser la collégialité toutes les décisions ».

Plus précis, il développe : « Mon souci permanent a toujours été de veiller à ne prendre aucune initiative personnelle ou quelque posture que ce soit qui puisse mettre en péril l’unité au sein de notre organisation. Il en a été ainsi pour la position du Forum des Chefs d’Entreprise concernant l’élection présidentielle, qui était prévue pour avril 2019 »

Droit dans ses bottes, Ali Haddad lance des piques à des adversaires, notamment le groupe dit « FCE originel », qui a dénoncé le rapprochement de l’organisation patronale avec les pouvoirs publics. « D’abord, sur le principe, notre position est en parfaite cohérence avec le positionnement historique du FCE dans le champ socio-économique et politique national, qui, faut-il le rappeler, n’est pas le produit de mes deux mandatures, mais que, du reste, j’assume pleinement », soutient-il.

Sans faire volte-face, Ali Haddad fournit d’autres arguments pour justifier le positionnement du FCE sur le 5e mandat. « Ensuite, sur les modalités de prise de la décision, je dois souligner que ce sont les instances du Forum (Conseil Exécutif et Assemblée Générale Élective) qui se sont prononcées clairement et en toute démocratie, à travers une position assumée publiquement et réitérée à plusieurs occasions. Une position découlant de notre désir de voir se consolider la paix et la stabilité et l’espoir d’engager un processus de réformes audacieux au bénéfice de notre pays », écrit-il.

Après avoir défendu son bilan et justifié le soutien du FCE au 5e mandat, Ali Haddad évoque les manifestations populaires, en assurant que « la situation historique que vit, présentement, notre pays, est porteuse de certaines appréhensions, mais surtout de grands espoirs de voir notre société s’engager, irréversiblement, dans un processus de renforcement de la démocratie et d’instauration d’une nouvelle république »

Optimiste pour l’avenir de l’Algérie, Ali Haddad pense que « dans cette perspective, le FCE a grandement besoin de rassembler toutes ses forces pour jouer un rôle constructif comme il l’a toujours fait. Chacun doit favoriser la création des meilleures conditions à même de permettre au Forum de poursuivre son développement dans la sérénité et sur la voie dont décideront ses adhérents ». Une voie qui sera tracée sans lui.

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