Laid Benamor, qui a démissionné du poste de vice-président du FCE le 2 mars dernier en soutien au mouvement populaire, accueille avec satisfaction la démission d’Ali Haddad de la direction de l’organisation patronale.
« C’est une décision qui est de nature à amener l’apaisement dont a besoin le FCE. Le forum a toujours œuvré pour les intérêts du pays, et se devait d’être apolitique. Il s’est éloigné de cette ligne ces dernières temps , il peut ainsi retrouver sa vocation initiale : celle de porter une voix qui est celle du progressisme et des réformes à même de permettre à nos entreprises de relever le défi de la diversification et la croissance de l’économie. C’est celle qui permettra que la croissance soit plus équitablement redistribuée au plus grand nombre. Cette tâche incombe désormais aux jeunes générations, aux jeunes entrepreneurs. Ils pourront toujours compter sur les aînés – dont je fais désormais partie – pour leur partager notre expérience et éviter qu’ils répètent nos erreurs”, a réagi le patron du groupe éponyme dans une déclaration à TSA, ce vendredi.
Laid Benamor est le premier patron d’un grand groupe à prendre ses distances avec le FCE, au lendemain du 2e vendredi de marches populaires contre le régime.
« Chers adhérents, chers collègues,
Je souhaite par la présente lettre vous signifier le gel de ma cotisation au Forum des Chefs d’Entreprise, et de la même façon, mon souhait de démissionner de ma fonction de vice-président. Si notre association, devenue syndicat, a joué par le passé un rôle essentiel pour mener nos entreprises et notre économie vers de meilleurs lendemains, je me désole aujourd’hui de la voir s’éloigner de sa base. Je fus un partisan de la continuité. Non la continuité pour elle-même, par idéologie ou dogme, mais parce qu’en tant qu’industriel, je reste convaincu que relever le défi de la diversification réclame de la stabilité. Mais relever ce défi réclame aussi l’adhésion du peuple. Le faire à rebours du désir de nos concitoyens est une ineptie. Un non-sens. C’est la négation de nos valeurs et de notre histoire. Aussi, ma démission est à effet immédiat.
Bien à vous, Mohamed
Laid Benamor », avait écrit l’industriel dans une lettre adressée à TSA.