Le fléau des féminicides prend de l’ampleur en Algérie. Les cas révélés par le collectif Féminicides Algérie font froid dans le dos. Des crimes abominables sont commis contre des femmes, jeunes, moins jeunes, épouses, sœurs ou mères.
Le 26 août à Skikda, une mère de famille a perdu la vie après que son propre fils l’ait égorgée dans la rue. Sur sa page Facebook, Féminicides Algérie relate les détails de ce matricide abominable.
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Aicha Amirat était âgée de 65 ans et mère de cinq enfants (3 garçons et deux filles). Son fils de 32 ans l’a tuée dans la rue près du domicile familial dans la localité d’El Harrouch.
Féminicides Algérie raconte que le jeune homme était du genre violent et frappait sa mère ; au grand désespoir de ses autres frères et sœurs qui le suppliaient de cesser cette violence.
Jusqu’au 26 août dernier quand la mère violentée a voulu s’en fuir. Elle quitte la maison en courant avant que son fils la rattrape et l’égorge avec un sabre, en pleine rue, selon la même source.
Il lui aurait ensuite asséné plusieurs coups de couteaux. Les voisins ont tenté d’éloigner l’assassin en lui jetant des pierres. En vain. Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, ils ont dû utiliser un pistolet électrique (taser) pour neutraliser l’homme déchaîné et lui retirer l’arme du crime.
30e féminicide depuis le début de l’année
La défunte est la 30e femme tuée depuis le 1er janvier de cette année, selon Féminicides Algérie.
Le 11 août, à Mila, une femme de 29 ans est morte poignardée par son mari. Après avoir commis son forfait, l’auteur présumé du crime aurait pris la fuite -avec sa fille de 15 ans, née d’un premier mariage- laissant la dépouille de sa femme gisant dans son sang.
Avant de partir, il a allumé les ventilateurs pour ne pas éveiller les soupçons des voisins et éviter qu’ils sentent l’odeur du corps en décomposition. Mais après trois jours, les odeurs devenaient insupportables.
C’est là que les voisins ont fait la macabre découverte et alerté la police. Selon Féminicides Algérie, l’auteur du crime a été appréhendé. Le 28 juin dernier, une femme de 24 ans, mère deux enfants de 4 et 7 mois, a été retrouvée morte dans son domicile.
Selon la page Féminicides Algérie, l’auteur présumé du crime serait son mari qui aurait tenté de le masquer en suicide. Cependant, a précisé la même source, l’autopsie a démontré que la défunte avait subi des violences. Devant les enquêteurs, l’auteur présumé du féminicide a reconnu les faits.
Entre le 1er janvier 2019 et le 25 novembre 2021, 197 féminicides ont été commis en Algérie, selon le décompte de Féminicides Algérie.
Le collectif composé de militantes féministes algériennes se fixe comme objectif « d’alerter la société et les institutions face aux féminicides dans notre société et leur banalisation ».
Dans sa fiche de présentation, Féminicides Algérie tient à préciser que « les femmes assassinées ne sont pas que des chiffres, elles avaient des noms et des vies, parfois des enfants. Nous ne voulons pas qu’elles tombent dans l’oubli ni que leur assassinat soit un fait divers, car derrière ce qui est présenté comme un fait divers existe un fait social ».