La scène a été diffusée par Echorouk TV et montre une femme se prosternant pour embrasser le pied de son mari. Elle a fait le tour du monde, choqué les téléspectateurs en Algérie et à l’étranger, et provoqué la polémique.
Deux semaines après, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) réagit en estimant qu’il y a eu un « dépassement ».
Echorouk TV a diffusé dans son programme « Khat Ahmar » portant le thème « Zawdji houwa djanati », une scène montrant d’une femme embrassant le pied de son époux devant les téléspectateurs, suscitant un vif débat en l’Algérie et à l’étranger, entre ceux qui considèrent ce geste comme un respect et une reconnaissance envers l’époux et ceux qui l’ont qualifié d’atteinte à la dignité de la femme », indique l’Arav dans un communiqué, publié mardi.
Pour le gendarme de l’audiovisuel, cette scène « ne devrait pas être diffusée publiquement sur les télévisions, car il rabaisse et dénigre la femme et montre la suprématie de l’homme dans la société ».
« Il appartenait donc à la chaîne de supprimer l’image avant sa diffusion car elle revêt un caractère intime entre les époux et ne devait pas être diffusée », ajoute l’Arav.
Outre Echorouk TV, Ennahar TV a été également épinglée par l’Arav. Le programme incriminé est controversé. Il s’appelle « Ma waraa el Djodrane ». La chaîne a diffusé un épisode consacré à la fuite d’une épouse du domicile conjugal, après avoir été victime de torture et de pression psychologique de la part de son époux, relate l’Arav.
Pour faire revenir sa femme au foyer, l’époux a choix de médiatiser son geste via cette émission.
Et il a reçu un coup de main des animateurs, dénonce l’Arav : « L’épouse s’est retrouvée ensuite sous la pression de l’Imam, de l’avocat et de l’animatrice de l’émission, et contrainte de céder à la volonté de son époux, sans prendre compte de sa souffrance et celle de ses enfants durant 19 ans de mariage ».
Tout en condamnant le procédé, l’Arav rappelle que la télé n’est pas l’endroit requis pour traiter ce genre de problèmes. « Le traitement de ces cas requiert des psychologues et la consultation des services sociaux, en sus d’une expérience professionnelle avérée des animateurs, pour ne pas se laisser entraîner par la quête de la célébrité et la réalisation d’une d’audience élevée, au détriment de la dignité humaine ».
Pour les deux chaînes TV, l’Arav explique sa réaction par le « souci d’assurer l’exercice de la communication audiovisuelle dans le respect total de la dignité humaine et de l’égalité entre les sexes, et par souci de veiller au respect par les journalistes et les animateurs des différentes émissions des chaînes audiovisuelles, de l’obligation de faire preuve de professionnalisme notamment lors du traitement des sujets sociaux délicats liés à la vie privée des personnes ».