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Feu vert de l’UE à de nouvelles sanctions contre le Venezuela

Les 28 pays de l’UE ont donné jeudi leur feu vert à de nouvelles sanctions en réponse à la répression de l’opposition au Venezuela, visant sept responsables du régime de Nicola Maduro, dont le numéro deux du pouvoir et le ministre de l’Intérieur. Ces sanctions visent sept hauts responsables du régime, selon plusieurs sources diplomatiques.

Parmi eux figurent notamment le numéro deux du régime, l’actuel vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela et député influent à l’Assemblée constituante, Diosdado Cabello, et le ministre de l’Intérieur, le général Nestor Reverol, selon l’une de ces sources.

D’autres personnalités accusées d’avoir réprimé les manifestations de l’opposition sont concernées. Ainsi, le patron du service des renseignements Gustavo Gonzalez Lopez, le procureur général Tarek William Saab et l’ex-commandant de la Garde nationale bolivarienne Antonio Benavides seront aussi inscrits sur la “liste noire” de l’UE, d’après cette même source, confirmant certains noms cités par les médias vénézuéliens.

Sur le plan politique, le président du Conseil national électoral Tibisay Lucena et le président de la Cour suprême Maikel Moreno seront également sanctionnés par l’UE. M. Moreno est déjà sur la liste noire des Etats-Unis pour avoir “empiété” sur les pouvoirs du Parlement, contrôlé par l’opposition, et avoir permis à l’exécutif de gouverner par des décrets d’urgence.

Les “mesures restrictives” de l’UE, décidées jeudi au niveau des ambassadeurs, consistent habituellement en un gel des avoirs et une interdiction de visas pour entrer dans l’UE.

La décision doit encore être formellement adoptée par les 28, probablement dès lundi, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.

Les identités des personnes visées ne pourront être publiées que le lendemain au Journal officiel de l’UE.

Interrogée lors d’un point de presse, une porte-parole de l’UE, Catherine Ray, a refusé de confirmer l’information, rappelant que la décision finale devait être “prise au niveau des ministres”.

Elle a toutefois rappelé qu’en novembre, l’UE avait déjà décrété un premier train de sanctions à l’encontre de Caracas, le premier contre un pays d’Amérique du Sud, en imposant un embargo sur les armes et “les matériaux connexes susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne”. A l’époque, l’UE avait prévenu qu’elle “calibrerait ses actions à la lumière des développements sur le terrain”.

“Notre message politique est que nous sommes toujours en plein soutien aux efforts en cours pour une solution négociée à la crise au Venezuela et des pourparlers ont démarré la semaine dernière en République dominicaine”, a souligné la porte-parole. Une nouvelle rencontre est d’ailleurs prévue ce jeudi à Saint-Domingue.

L’objectif de ces nouvelles sanctions reste de “soutenir le processus de dialogue”, a assuré jeudi une source diplomatique européenne, soulignant la “perception, confirmée ces derniers jours, que nous devons continuer à faire pression”.

Les Etats-Unis, suivis par le Canada, ont imposé l’été dernier des sanctions juridiques et financières contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, qualifié de “dictateur”, sous la forme d’un gel de ses avoirs et d’une interdiction à tout ressortissant américain de commercer avec lui.

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