L’Algérie se prépare à faire face à un été à haut risque lié aux incendies qui ont endeuillé le pays et ravagé 100.000 hectares la saison passée, notamment en Kabylie, la région la plus durement touchée.

Selon les chiffres fournis le 10 mai dernier par la Direction générale des forêts (DGF), les feux de forêts ont anéanti 100.000 hectares de couvert végétal durant l’été 2021. Un total de 1.631 foyers d’incendie dans 21 wilayas avait été enregistrés durant cette période, selon la même source.

Selon la DGF, 260.135 hectares de forêts (26% de la superficie totale), 21.040 hectares de buissons (21,5%), 16.415 hectares de broussailles (16,5%), 16.160 hectares d’arbres fruitiers (36%) et 352 hectares d’alfa (0,5%) ont été ravagés par les flammes durant l’été 2021.

Pour cet été, le gouvernement a pris les devants pour éviter la répétition du scénario dramatique de l’année passée. Parmi les mesures prises, la suspension de l’exploitation du charbon de bois.

« Dans le cadre du plan national de prévention contre les feux de forêts pour la saison 2012/2022, et pour renforcer les mesures préventives à cet effet, le ministère de l’Agriculture annonce la suspension provisoire de la fabrication du charbon, et ce pour les risques de départ de feux dans les massifs forestiers », a indiqué le ministère de l’Agriculture et du développement rural dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Mise en garde

Le ministère a ajouté que la Direction générale des forêts a été chargée de veiller à l’application stricte de cette mesure, tout en mettant en garde que toute infraction expose son auteur à des sanctions conformément à la réglementation en vigueur.

Le ministère de l’Agriculture ne précise pas la durée du gel de la fabrication du charbon de bois.

Les feux de forêts meurtriers de l’été 2021 sont dans tous les esprits et semblent avoir dicté cette mesure préventive. Le charbon de bois suscite les convoitises, surtout à l’approche de l’Aïd-El-Adha qui devrait être célébrée cette année à la fin de la première semaine de juillet.

L’occasion pour certains marchands de faire le chiffre en exploitant frénétiquement le charbon de bois pour les vendre aux citoyens. Une démarche qui prend parfois des proportions incontrôlables, faisant courir de gros risques sur la flore et la faune. Il reste néanmoins à relativiser le phénomène.

Interrogé en août 2019, sur la part de l’exploitation du charbon de bois dans le déclenchement des feux de forêt, le DG des Forêts, Ali Mahmoudi,  avait répondu que l’exploitation du charbon de bois à partir des feux de forêt était quasiment impossible. Et pour cause, avait-il expliqué, le bois brûlé « perd son pouvoir calorifique », ajoutant que la fabrication du charbon de bois obéit à d’autres techniques.