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FFS : Bahloul accuse l’ancienne équipe d’avoir rencontré Ghoul, Brahimi et Lamamra

FFS : Bahloul accuse l’ancienne équipe d’avoir rencontré Ghoul, Brahimi et Lamamra

Djamel Bahloul est député FFS de Bouira, opposant à Ali Laskri. Entretien.

Pouvez-vous nous relater ce qui s’est passé samedi dernier au siège du parti ?

Contrairement à ce que dit le coordinateur de l’instance présidentielle (Ali Laskri, NDLR), les militants du FFS sont disciplinés et engagés, ce sont des militants déterminés et pacifiques. Ils font partie de l’école du FFS qui est une école démocratique et celle du combat pacifique. C’est la philosophie d’Ait Ahmed, personne ne peut donc accuser les militants du parti de violence.

Au contraire, les militants du FFS étaient en masse et déterminés à protéger leur parti pacifiquement mais d’une manière organisée. Je nie tout recours à la violence, les militants ont juste demandé à ces responsables de quitter le siège national et le conseil national, ni plus ni moins.

Ali Laskri a parlé d’un « putsch » pour qualifier les incidents dont le siège national a été le théâtre. Il vous a accusé vous et d’autres cadres du parti de recruter des gens en dehors du parti pour casser et détruire…

C’est lui qui a utilisé les moyens et l’argent du parti pour recruter des batalguis. Samedi, il n’y avait que des militants, ce sont des P\APC et des élus qui sont venus en masse de différentes wilayas pour protéger leur parti. Il y avait plus de 1 000 personnes. Il suffit de voir les vidéos et les photos, il n’y avait que les cadres et les militants du FFS.

Aujourd’hui, le parti revient aux militants et la légitimité revient à la base militante, tandis que lui (Laskri) a tout fait pour mobiliser des militants, mais ces derniers sont venus pour lui dire non. Il a utilisé tous les moyens pendant tout un mois pour discréditer les P\APW, les élus, les parlementaires, les membres du conseil national et les autres membres de l’instance présidentielle. Il (Laskri) n’a aucun soutien de la base qui lui a dit « non, vous avez failli vous avez cassé l’unité du FFS et sa collégialité, vous êtes responsable de cette situation ».

Nous disons que le FFS doit retrouver sa ligne et sa place, doit accompagner le mouvement pour le changement et se doit d’accompagner les Algériens dans leur lutte. Il ne s’agit pas de négocier avec un clan. Le FFS a de tout temps rejeté l’alternance clanique et ne s’est jamais inscrit dans les luttes claniques pour le pouvoir. Depuis sa création, le parti a toujours été du côté du peuple algérien, a toujours milité pour un Etat de droit, pour l’avènement d’une deuxième République et d’une Assemblée constituante. C’est ce cap que les militants ont réaffirmé. Ils se sont dit déterminés à aller vers un congrès rassembleur et sans exclusion, un congrès qui va rendre au FFS sa place sur l’échiquier politique national et rendre l’espoir au peuple algérien, et aussi faire en sorte que le parti soit un instrument de lutte pour accompagner la concrétisation des aspirations démocratiques et sociales des Algériens.

Que reprochez-vous exactement à l’actuelle équipe dirigeante ?

L’équipe dirigeante a enfreint les statuts du parti et a cassé la collégialité instaurée durant le congrès de 2013 durant lequel on a recouru à une direction collégiale et à une instance présidentielle. Il n’y a aucun mot dans les textes et règlement intérieurs du parti qui parle de majorité. Il s’agit bien d’une instance collégiale composée de cinq personnes qui partagent une responsabilité solidaire. Ils sont à cinq et doivent s’entendre à cinq, ils prennent des décisions dans la collégialité et dans le consensus. S’ils n’arrivent pas à prendre des décisions, ils reviennent au Conseil national.

Malheureusement, Laskri a cassé cette collégialité et il s’est autoproclamé coordinateur de l’instance présidentielle. Or, ce poste de coordinateur n’existe nulle part dans les textes ni dans le règlement intérieur du parti. Les cinq membres de l’instance présidentielle doivent gérer le parti sans exclusion. Or, il y a eu tentative de dévier la ligne politique du parti à travers des rencontres avec Amar Ghoul et d’autres à l’instar des ex-diplomates Lamamra et Ibrahimi. Les militants ont dit basta !

Le FFS est un parti de l’opposition et personne ne va le normaliser et nul ne va faire entrer le parti dans les luttes claniques du pouvoir. Le FFS est un parti politique qui milite pour un changement radical du système et ce depuis sa création. Personne ne peut changer le cap ni la ligne politique du parti. Car la ligne politique du FFS est tracée par le sang des martyrs de 63’, et aujourd’hui aucun ne peut détourner le parti de son cap : à savoir l’instauration d’un Etat démocratique et social, d’un Etat de droit et d’une IIe République, et l’instauration d’une vraie transition démocratique qui aboutira avec un processus constituant à l’élection d’une assemblée constituante.

C’est ce que demandent aujourd’hui les militants sincères du FFS que ce soit ceux qui sont à l’extérieur des structures ou ceux qui sont en dehors du parti. Car beaucoup de militants ont été chassés du parti. Moi, je dis que la porte doit s’ouvrir à tous…

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