Politique

FFS : « « L’Algérie nouvelle » semble se calquer sur celle d’avant le 22 février »

Le premier secrétaire Youcef Aouchiche a réagi ce vendredi aux résultats des élections législatives du 12 juin qui ont été marquées par une abstention record (taux de participation de 23,03 %), et le retour du trio FLN-RND-MSP.

À l’ouverture des travaux de la conférence des élus du parti ce vendredi 18 juin, M. Aouchiche dont le parti a boycotté les législatives, a expliqué que ces résultats sont la conséquence du « passage en force » et du « refus absolu de toute solution politique en mesure d’ouvrir de nouveaux horizons pour le pays ».

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Youcef Aouchiche a affirmé que les Algériennes et les Algériens ont, dans leur « écrasante majorité, tourné le dos » à ce scrutin, « assénant un coup dur pour le pouvoir  qui ne cesse de se vanter et de s’efforcer à défendre, auprès de l’opinion nationale et internationale, la réussite et le bien-fondé  de sa feuille de route ».

Pour le premier secrétaire du FFS,  le verdict populaire est sans appel : « Il traduit sans ambiguïté, un rejet catégorique du système et de sa feuille de route politique et institutionnelle unilatérale ».

Ce verdict, poursuit-il, exprime « clairement une aspiration populaire profonde et inébranlable pour le changement et l’instauration d’un État de droit démocratique et social dans le pays ».

« Toute autre lecture ou justification de cette abstention massive n’est que forfaiture et fuite en avant qui ne fera que nous éloigner davantage de la solution politique et creuser encore plus, le fossé, déjà important, qui sépare le peuple de ses dirigeants », tranche Aouchiche.

Le FFS affirme que la crise en Algérie est une « crise politique de fond qui nécessite une solution politique » et « non pas des réaménagements juridique et institutionnel en vue de maintenir ou de restaurer l’ordre autoritaire ».

Le FFS réitère son appel au dialogue

« Persister dans cette logique en s’accrochant à un système en imposant une nouvelle façade institutionnelle ne peut relever au mieux d’un manque criard de décernement, d’absence de vision, d’une cécité politique, au pire de l’irresponsabilité qui aura inévitablement de lourdes conséquences sur le pays, sa stabilité et sa cohésion », prévient le premier secrétaire du plus vieux parti d’opposition en Algérie.

Le premier secrétaire du FFS souligne qu’au lieu d’ « écouter la voix du peuple et de la raison », le pouvoir a « cédé à ses vieux réflexes autoritaires et préféré le passage en force ».

« Le résultat est là : l’« Algérie nouvelle » promise, en grandes pompes semble, malheureusement se calquer cruellement sur celle d’avant la révolution citoyenne du 22 février, ce qui suscite interrogations et inquiétude chez nos concitoyens et sape leur moral », critique-t-il.

M. Aouchiche estime que devant ce « constat irréfutable, le bon sens exige l’ouverture sans tarder d’un dialogue national inclusif en mesure d’engager le pays sur le chemin de la construction d’un projet politique capable de consacrer la souveraineté populaire et nationale et renforcer l’unité,  l’intégrité territoriale et la cohésion de notre nation ».

Il affirme que « seule une solution politique globale et démocratique permettra l’avènement d’institutions légitimes, stables et pérennes capables de mobiliser nos concitoyens pour faire face aux défis économiques et sociaux et mettre en échec toutes les stratégies mettant en cause notre intégrité territoriale et notre souveraineté nationale ».

Il rappelle que le FFS a appelé à la tenue d’une convention politique pour « amorcer une sortie de crise de façon pacifique, démocratique et ordonnée ».

« Nous demeurons convaincus que seul un dialogue politique permettra à notre pays de retrouver la voie de la reconstruction d’un État légitime, fort et juste en jetant les bases d’un consensus national en mesure de préserver l’État national et renforcer la cohésion sociale », insiste Youcef Aouchiche.

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