La nouvelle session de pourparlers inter-libyens à Tunis sous l’égide de l’ONU s’est achevée samedi sans avoir enregistré d’avancées en vue de sortir la Libye d’une profonde crise politique et économique.
Ces pourparlers réunissaient depuis le 15 octobre des membres du Parlement élu en 2014 et basé dans l’est du pays et des ex-députés basés à Tripoli qui faisaient partie de l’assemblée précédente.
Les deux parties tentaient de se mettre d’accord sur des amendements à l’accord inter-libyen signé fin 2015 au Maroc, qui a donné lieu à la création d’un Gouvernement d’union nationale (GNA) qui peine à imposer son autorité sur de larges pans du pays, notamment dans l’Est, où le Parlement lui refuse sa confiance.
« L’objectif » doit être des institutions « qui soient au-dessus des intérêts individuels », a souligné samedi à Tunis l’émissaire de l’ONU Ghassan Salamé, dans une brève déclaration à la presse.
Cependant, s’il a noté « plusieurs points de consensus » lors de la réunion de samedi, il a également fait état de « points de discorde » persistants.
L’émissaire de l’ONU n’a pas donné une date pour de nouveaux pourparlers.
En jeu surtout, l’article 8 de l’accord signé au Maroc qui donne notamment au GNA le pouvoir de nommer le chef des armées.
Les autorités de l’Est, qui soutiennent Khalifa Haftar, un maréchal controversé qui est chef des forces armées des autorités basées dans l’Est, refusent que le GNA ait cette prérogative.
Lors d’une première session de pourparlers en septembre, les deux parties s’étaient entendues sur la formation d’un Conseil présidentiel de trois membres et d’un nouveau gouvernement.
Livrée aux milices depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie au chaos.
Elle est engluée dans une interminable crise de transition, victime d’une insécurité persistante et d’une économie en lambeaux.