Alors que les contaminations au covid-19 augmentent sensiblement en Algérie, le gouvernement a annoncé, samedi, trois mesures phares pour contrer la propagation de la pandémie. Cette riposte est-elle suffisante ?

Ces mesures s’articulent autour de trois axes : instauration par étapes du pass sanitaire dont le champ d’application s’élargit à plusieurs activités, intensification des opérations de vaccination des fonctionnaires et de certains corps administratifs et organismes publics et enfin la réactivation des opérations de contrôle afin d’assurer le strict respect des mesures.

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Des mesures en faveur desquelles les spécialistes de la santé ont appelé de leurs vœux depuis des semaines, notamment au sortir de la 3e vague meurtrière de l’été dernier.

Des décisions bienvenues, se félicite le Dr Mohamed Bekkat Berkani, qui estime que leur succès dépend du degré de persuasion et de coercition qu’on mettra en œuvre afin d’inciter et le, cas échéant, contraindre tout un chacun à respecter les mesures annoncées.

Des mesures que le président du Conseil de l’ordre des médecins juge « suffisantes si elles sont appliquées ». En second lieu, tout dépendra de l’évolution de la situation sanitaire, relève-t-il.

« Pour le moment, c’est le minimum qu’on puisse demander à nos concitoyens. Les travailleurs qui reçoivent du public doivent se faire vacciner », fait-il observer.

Le Dr Bekkat Berkani estime que le canal de la communication est un élément important dont on ne s’est pas servi pour exhorter la population à respecter les mesures barrières et aussi à se vacciner,  regrettant au passage qu’on ait pas profiter du succès de l’EN A’ en Coupe arabe pour faire passer des messages au travers des joueurs aux supporters algériens.

« La communication est pratiquement défaillante notamment par rapport à la vaccination. Le gouvernement vient de prendre des décisions importantes, il faudrait que les gens se vaccinent. La coercition, la persuasion, la répétition et la pression, ce sont autant de mesures qui donneront des résultats », plaide le Dr Bekkat Berkani.

« Nous avons dit que ce calme était précaire »

Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) estime pour sa part qu’une réaction des autorités était nécessaire au vu de l’évolution de la pandémie.

Après l’accalmie qui a suivi la 3e vague, les gestes barrières ont totalement été abandonnés et l’engouement pour la vaccination a baissé à tel point que des millions de doses sont proches de péremption.

« Depuis des semaines, nous avons dit que ce calme était précaire et que la situation pouvait exploser à n’importe quel moment. Aujourd’hui, on voit que la situation est en train de se dégrader », a indiqué le Dr Merabet.

Il lance un appel pour mieux s’organiser  face à « la vague épidémique (qui) va arriver ». « Il y aura des malades et des cas compliqués qu’on sera obligé de prendre en charge, tout en continuant à prendre en charge tous les malades car il n’y a pas que la Covid », souligne-t-il.

« Le circuit de prise en charge doit être mieux organisé. Il faut anticiper sur les situations qui ont prévalu durant la 3e vague notamment le manque d’oxygène et de certains produits nécessaires à la prise en charge des malades », a exhorté le praticien.