Société

Flambée du Covid-19 en Algérie : que reste-t-il à faire ?

Le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 en Algérie est reparti à la hausse depuis la deuxième semaine d’octobre jusqu’à repasser au-dessus de la barre des 400 cas en ce début novembre.

Une recrudescence que personne n’a vu venir, même si elle survient dans un contexte de deuxième vague mondiale qui affecte de nombreux pays, dont les voisins immédiats de l’Algérie.

Après le pic de fin juillet et la décrue qui s’en est suivie et qui s’est inscrite dans la durée, beaucoup avaient cru que le plus dur était passé, d’où les mesures de  levée ou d’allègement du confinement et de réouverture de certains espaces fermés, comme les plages, les cafés et restaurant puis graduellement des mosquées.

Il y a eu par la suite l’organisation des examens scolaires en septembre, la rentrée des classes dans le primaire, la campagne pour le référendum du 1er novembre.

Dans la société, ce retour progressif à la vie normale avait été faussement interprété comme étant la fin de la pandémie et un relâchement coupable a été constaté.

En dépit des mises en garde répétées des experts qui n’ont eu de cesse de répéter que le virus était toujours parmi nous, les gens se sont remis à se rassembler, observent peu la distanciation sociale et les masques sont de moins en moins visibles dans la rue.

Et ce qui devait arriver arriva. Au-delà des chiffres qui se rapprochent dangereusement du pic de l’été dernier, le signe le plus inquiétant et qui a amené les spécialistes à sonner l’alerte, c’est la saturation et le débordement de nombreux établissements hospitaliers à travers le pays, un spectre contre lequel les personnels soignants n’avaient pas cessé de mettre en garde.

Que reste-t-il à faire pour les autorités devant une telle situation ? Le gouvernement a réagi en décrétant la semaine passée le rétablissement du confinement pour neuf wilayas parmi les plus touchées, portant à vingt le nombre de wilayas confinées (de 23h à 5h). D’autres mesures sont attendues, comme l’a promis ce mercredi 4 novembre le Premier ministre Abdelaziz Djerad.

Beaucoup spéculent déjà sur un retour au confinement général, un réaménagement des horaires du couvre-feu, un durcissement des mesures de distanciation et des sanctions contre les contrevenants.

L’autre grosse interrogation concerne le devenir du planning de réouverture qui a commencé à être mis en exécution. Les élèves du primaire ont repris les cours le 21 octobre, ceux du moyen et du secondaire le font ce mercredi, les universités ont repris les examens et soutenances, la prière du vendredi devrait de nouveau être autorisée dès ce 6 novembre, la date de reprise des compétitions footballistiques est fixée pour le 21 de ce mois…

Des mesures douloureuses mais salvatrices

Toutes ces réouvertures, synonymes de retour à une vie normale, ont été décidées dans une conjoncture de décrue de la pandémie, lorsque le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes s’approchait de la barre des 100 cas (121 nouveaux cas le 7 octobre).

Le planning sera-t-il maintenu que le seuil des 400 nouvelles contaminations officiellement recensées est franchi ? Il serait hasardeux de l’affirmer tant le gouvernement ne dispose pas d’autres leviers efficaces contre la pandémie que la prévention et les restrictions sur les déplacements et les remplacements.

Dans certains établissements scolaires, la rentrée est d’ores et déjà remise en cause avec des fermetures de classes ou d’écoles décidées au niveau local. Le gouvernement procèdera peut-être, comme il l’avait fait au début de l’épidémie, par des mesures graduelles en ciblant notamment les régions les plus touchées, mais il reste certain que des décisions fermes devraient tomber que ce soit pour le reconfinement ou l’annulation d’une partie des ouvertures programmées.

Des décisions douloureuses au vu de leur coût économique et social, mais qui pourraient s’avérer salvatrices, comme celles décrétées et appliquées pendant le printemps et une partie de l’été et grâce auxquelles l’Algérie avait failli vaincre la pandémie.

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