Pour le professeur Kamel Bouzid, chef du service oncologie du centre Pierre et Marie Curie du CHU Mustapha, la campagne du référendum du 1er novembre dernier est derrière la recrudescence actuelle de la pandémie de Covid-19 en Algérie. « Ces meetings n’auraient jamais dû être autorisés », estime-t-il dans un entretien au site Essaha.com.
« En juillet-août-septembre, la situation paraissait relativement maîtrisée parce qu’il y avait 250-200 nouveaux cas et de 7 à 10 décès par jour. De manière totalement irresponsable, les walis ont donné des autorisations de meeting pour la campagne de sensibilisation au référendum du 7 au 28 octobre. Et on a vu sur les différentes télévisions des salles où il y avait entre 600 et 1000 personnes sans port de bavette et sans distanciation physique. Donc maintenant, dans la première semaine qui suit cette farce, on paye », explique-t-il. « C’est mon point de vue et je ne pense pas que j’ai tort », assure le célèbre oncologue.
« On a beau jeu de dire que nos concitoyens sont indisciplinés, ces meetings n’auraient jamais dû être autorisés, et c’est de la responsabilité des walis puisqu’on nous a expliqué qu’on a décentralisé sur les walis. Regardez maintenant où on en est. Ceux qui payent c’est mon personnel, mes patients », dénonce-t-il, révélant que dans son service, six infirmiers et 12 médecins sont confinés.
« Ça reflète le tort qu’ont fait ces meetings politiques autorisés par les walis sur la population algérienne. Je parle d’irresponsabilité parce que je suis gentil, mais je n’en pense pas moins », poursuit-il.
« En ce qui concerne ce que ça va devenir, personne n’est au courant. C’est une nouvelle maladie, on en apprend chaque jour. Tout ce qu’on sait c’est que ça passe par la prévention, le port systématique de la bavette, le lavage régulier des mains à l’eau savonneuse ou au gel hydro-alcoolique et le respect de la distanciation sociale qui, je répète, n’a pas été respectée pendant la campagne de sensibilisation au référendum », insiste le Pr Bouzid.