En raison de l’augmentation des cas de contaminations au covid-19 dans le milieu scolaire en Algérie, le ministère de l’Education nationale a décidé d’avancer la date de départ en vacances au jeudi 9 décembre. Les élèves des trois paliers auront ainsi une semaine de vacances supplémentaire.

Pour le Professeur Ryad Mahyaoui, membre du comité scientifique de suivi de l’épidémie de Covid-19 en Algérie,  même si aujourd’hui, « la question de la vaccination dans le milieu scolaire se pose », en ce qui concerne la vaccination des enfants  « personne n’est sûr ». Entretien

En raison de l’augmentation du nombre de contaminations au Covid-19 dans le milieu scolaire, le ministère de l’éducation a avancé au 9 décembre la date des vacances scolaires d’hiver. Cette décision a-t-elle été prise en concertation avec le comité scientifique ?

Le protocole dans l’éducation, nous l’avons établi l’année dernière. Nous nous sommes re-concertés au mois d’août. Nous avons démarré la campagne vaccinale le 21 août en accord avec les deux secteurs.

Même la rentrée scolaire avait été retardée pour cause de vaccination car il fallait arriver à un taux de vaccination comme l’avaient recommandé les autorités supérieures du pays. Malheureusement, nous ne sommes pas arrivés à un taux de vaccination élevé. On s’attendait à cette recrudescence.

De plus, on ne sait pas ce que nous réserve l’hiver en termes de maladies respiratoires et virales.

On espère que l’on saura tirer cette fois ci  les leçons de cette période qui n’a pas été mise à profit pour vacciner le maximum de personnes dans le milieu de l’éducation.

Qu’en est-il des écoles fermées à cause de la propagation du virus?   Il semblerait que le nombre soit important…

À titre d’exemple, en France il y a quatre mille écoles qui ont été fermées ces derniers temps à cause du covid. Aujourd’hui, la question de la vaccination dans le milieu scolaire se pose.

 Il faut réellement vacciner de façon sérieuse les gens qui sont en contact avec les enfants  et appliquer de façon rigoureuse les gestes barrières et les protocoles sanitaires dans les écoles.

Faut-il vacciner les enfants ?

Même les pays les plus développés n’ont pas encore eu l’accord des hautes autorités de santé pour vacciner les enfants. La vaccination des enfants en Europe a commencé  uniquement chez  les enfants malades, ceux qui ont des maladies chroniques et des déficits immunitaires.

À ce jour, personne n’est sûr. Même nous, nous attendons les conclusions de toutes les études et toutes les observations  dans les milieux scolaires pour voir s’il faut réellement vacciner les enfants ou pas.

 Dans le milieu de l’éducation, seule une infime partie du personnel a été vaccinée. Pourquoi ?

À ce jour, nous n’avons pas trouvé la formule pour pousser les gens à se faire vacciner. Nous sommes toujours en train de chercher, et nous en débattons tous les jours au comité scientifique pour trouver la solution.

Le taux de vaccination est faible ; par rapport à la population cible, treize millions de doses ont été utilisées. 6,5 en première dose et 5,7 millions en deuxième dose.

Il faut que les gens prennent conscience. Il faut motiver, de façon indirecte, les gens à se faire vacciner et notamment à l’entrée des stades, dans les salles des fêtes, pour les voyages et dans les endroits clos ou il y a des rassemblements.

Face à l’urgence sanitaire, comment motiver les Algériens à se faire vacciner.  Ne serait-il pas temps de passer à l’obligation du pass sanitaire ?

L’obligation du pass sanitaire n’existe que si l’on voyage. Mais il faut qu’il y ait une solidarité dans tous les autres secteurs pour que les gens aillent se faire vacciner.