En Algérie, l’oignon se vend à prix d’or. Depuis le début du Ramadan, son prix n’a pas cessé de grimper pour dépasser la barre des 300 dinars le kilogramme.
Il y a un mois, l’oignon était à moins de 200 dinars contre 60 dinars l’année passée. Les raisons de cette flambée sont multiples. Certains ont évoqué la spéculation ou la faiblesse de la production par rapport à la demande, d’autres les réticences des agriculteurs à planter l’oignon à cause des pertes qu’ils ont subies suite à une surproduction de ce bulbe.
Toutefois, un agriculteur pointe ce qu’il considère comme la véritable raison de la hausse vertigineuse du prix de l’oignon : la sécheresse qui frappe l’Algérie depuis plus dequatre ans.
« La culture de l’oignon a besoin de beaucoup d’eau. Avec la sécheresse qui sévit dans le pays et le manque d’eau, la production d’oignon devient difficile », explique-t-il à TSA.
Cet agriculteur basé dans la région d’Ain Defla a vu les ressources en eau dont il disposait pour irriguer ses cultures s’amenuisaient au fil des années, faute de précipitations.
Cette année, malgré un mois de janvier pluvieux et neigeux, les quantités de pluies et de neige tombées sur le nord de l’Algérie n’ont pas été suffisantes pour reconstituer les nappes phréatiques, remplir suffisamment les barrages et à l’eau de couler dans les rivières.
Trois récoltes d’oignons chaque année en Algérie
« L’oignon rouge est planté en avril pour être cultiver en juin-juillet. Pour se développer, il a besoin d’eau. Sinon, la récolte sera mauvaise et insuffisante », explique-t-il.
Cet agriculteur prévoit une baisse du prix de ce bulbe, avec l’arrivée dans quelques jours sur le marché, de la récolte du mois d’avril. « L’oignon d’avril ou de printemps ne peut pas être conservé longtemps. Ses feuilles son vertes mais ne sont pas comestibles comme celles de l’oignon vert, et sa bulbe est aussi grosse que celle de l’oignon rouge », explique-t-il.
L’oignon de printemps est généralement planté en janvier-février pour être récolté en avril. Il est précédé sur le marché de l’oignon vert qui est lui planté vers août-septembre. Pour l’oignon rouge dont le prix a dépassé les 300 dinars en Algérie, il est planté en avril pour être cultivé en juin-juillet. En tout, trois récoltes d’oignon sont possibles chaque année en Algérie.
L’oignon rouge peut être conservé dans des chambres froides ou à l’air libre pendant longtemps. Et c’est cette sorte d’oignon qui manque aujourd’hui sur le marché algérien.
Plus inquiétant, la crise de l’oignon risque de perdurer. Le manque d’eau pour l’agriculture menace déjà la récolte des céréales cette année et pourrait maintenir des prix hauts pour l’oignon pour longtemps.
« Il faut trouver des solutions au manque d’eau, comme par exemple, la création de retenues colinéaires pour capter et stocker l’eau des pluies. Se contenter des barrages uniquement pour l’irrigation et l’alimentation en eau potable des populations est insuffisant », estime cet agriculteur qui craint sérieusement pour sa récolte de blé cette année, en raison de la sécheresse.
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