Le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemai, a installé, ce mercredi 29 mai, deux commissions permanentes du parti : l’une chargée de la discipline et l’autre des études prospectives. À cette occasion, il a prononcé un discours marqué d’une multitude de messages politiques.
Dès l’entame de son allocution, Mohamed Djemai s’est adressé « à son excellence le peuple auquel, nous demandons, encore une fois pardon ». Djemai explique que le FLN « soutient les exigences du peuple de manière irréversible jusqu’à leur satisfaction ».
« Fini le temps des injonctions par téléphone »
Mohamed Djemai a fustigé « un véritable holdup opéré contre le FLN par des forces extra-constitutionnelles qui l’ont dévié du peuple et de ses militants ». « Notre parti revient de loin et nous affirmons que le temps de l’indiscipline, des injonctions par téléphone et des forces extra-constitutionnelles est fini » lance-t-il. Avant d’enchainer : « il n’y a désormais aucune place aux forces extra-constitutionnelles qui ont failli engager le pays dans une voie sans issue aux conséquences incertaines ».
Le SG du FLN a critiqué « ceux qui appellent à sortir de la constitution ». Selon lui, « ils nous poussent à des aventures transitionnelles aux conséquences fâcheuses ». « La solution réside dans un dialogue constructif dans un cadre constitutionnel », a-t-il soutenu. « Nous appelons l’ensemble des forces vives du pays à prêter une oreille attentive à l’appel au dialogue lancé par l’état-major de l’ANP ».
Djemai revendique une vision de sortie de crise consensuelle. C’est dans cette optique qu’il exige « un dialogue sérieux qui fait appel à des concessions et évite toute forme d’égoïsme ». « C’est loin de tout égoïsme que nous pouvons consacrer la souveraineté populaire », a-t-il plaidé.
La démarche de l’état-major de l’ANP dans sa quête en faveur d’une sortie de crise est qualifiée de « salutaire » par le patron du FLN, selon lequel l’institution militaire « a déjoué toutes les manigances et a fait tomber tous les masques de ceux qui ont tenté le putsch contre lui et contre la souveraineté populaire ». « Nous dénonçons la campagne hystérique contre l’ANP et fustigeons les vaines tentatives contre elle », a-t-il ajouté.
La porte blindée de Bouchareb
Mohamed Djemai a ensuite évoqué la crise qui secoue l’APN. « L’exigence du peuple liée au départ de Bouchareb est légitime », a-t-il lancé. Son argument : « la démarche de cette personne [Bouchareb, NDLR] n’est pas innocente. Il a commis un crime contre le FLN en s’auto-désignant à sa tête sur un coup de téléphone des forces non-constitutionnelles ».
« Jusqu’à présent nous souffrons de son attitude qui a fait qu’on nous désigne sous le sobriquet de ‘Cachir’ », a-t-il déploré. « A Oran, il s’est moqué des revendications populaires. Il est tout à fait logique donc que le peuple appelle à son départ » a-t-il, souligné.
« Je demande officiellement au procureur de la République de s’autosaisir de la traitrise de Bouchareb envers le peuple et la Nation ainsi que de sa traitrise envers l’ANP », a lancé Mohamed Djemai qui reproche à Bouchareb son silence durant la période qui a précédé la démission de Bouteflika. « On lui a dit le peuple lui demande de partir et de quitter son poste car l’Algérie a besoin de sa stabilité aujourd’hui. Mais dans le cas où il refuse, nous n’allons pas fléchir, la décision de son départ est irréversible », a-t-il insisté.
Djemai a critiqué la construction d’une porte blindée en acier au 5e étage à l’entrée du bureau de Bouchareb. « Les gens réalisent des portes vitrées, agissent dans la transparence et privilégient le dialogue, et lui a construit une porte blindée en acier à l’entrée de son bureau. C’est honteux », a lancé le patron du FLN.