Après la Foire de Paris Porte de Versailles en mai dernier, la couturière algérienne Lina Boussaha a été la cible de Marocains à l’Artigiano in Fiera qui se tient à Milan en l’Italie (30 novembre – 8 décembre).

La couturière de Constantine fait partie des 80 artisans algériens qui participent à la foire de l’artisanat qu’accueille la grande ville industrielle du nord de l’Italie. Le stand de l’Algérie, qui s’étend sur 1.000 m2, est l’un des plus importants de cette foire.

Et comme à Paris en mai dernier où elle a été prise à partie par des Marocains venus lui dénier le droit d’exposer des caftans en prétextant que cette tenue traditionnelle appartenait au Maroc, elle a subi le même harcèlement à Milan.

« Les Marocains ont commencé par me voler deux caftans. Ensuite, un autre marocain est venu à deux reprises hier et avant-hier. Il a pris des photos tout en proférant des gros mots », raconte Lina Boussaha à TSA.

Origine du caftan : une Marocaine s’en prend à une couturière algérienne à la foire de Milan

La couturière algérienne n’a pas branché. Elle est restée calme. Mais l’irréparable a failli se produire ce vendredi, quand une marocaine s’est présentée à son stand, pour contester vigoureusement et bruyamment pour dénoncer, en présence d’un responsable de la Foire, la présence de caftans dans le stand de la couturière algérienne, en prétextant, une nouvelle fois, que ces tenues sont d’origine marocaine.

« Une Marocaine s’est présentée ce vendredi à mon stand. Elle vociférait en italien. Elle a fait un scandale. Elle disait que le caftan et même la robe kabyle sont d’origine marocaine », témoigne Lina Boussaha, qui est devenue la cible des Marocains dans les foires internationales. « J’ai subi la même chose à Paris. C’est une provocation », dénonce-t-elle.

La couturière algérienne a laissé la Marocaine déverser sa colère devant un responsable de la foire qui a rejeté ses accusations sur l’origine du caftan, selon elle. « Je suis fatiguée de ces comportements », concède Lina Boussaha qui a reçu ensuite la visite du consul général d’Algérie à Milan.

« Ce qui s’est passé à Milan est inacceptable. Une Marocaine est venue dire que toutes les tenues exposées par Lina Boussaha sont d’origine marocaine. Elle était hystérique et agressive, et a fait fuir les clients. J’ai dit aux organisateurs de la Foire que tout ce qui est exposé est de l’artisanat algérien, fabriqué dans par des artisans, avec leurs mains, dans leurs ateliers. Maintenant, si les Marocains veulent contester, ils peuvent le faire devant les instances internationales habilitées, mais c’est inacceptable de s’en prendre de cette façon aux artisans », dénonce une source proche de l’organisation du stand de l’Algérie qui est l’invitée d’honneur pour le continent africain à cette foire.

Cet incident, le deuxième du genre dans une grande foire internationale, en moins d’une année, illustre l’obsession marocaine de s’accaparer le patrimoine maghrébin et même algérien.

Elle survient au lendemain de l’inscription par l’Unesco du costume de cérémonie du Grand Est d’Algérie sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce costume comprend le caftan algérien.