C’est une personnalité incontournable de l’islam de France. Une figure médiatique, un érudit, un visage avenant et apaisant, un homme raffiné. le théologien franco-algérien Ghaleb Bencheikh succédera à Jean-Pierre Chevènement à la la tête de la Fondation pour l’islam de France.
Il a été élu jeudi à l’unanimité moins une voix des onze membres du Conseil d’administration de la FIF, créée en 2016 et dont il était membre au titre de personnalité qualifiée.
Ce scientifique, physicien de formation, producteur de l’émission Islam sur France Télévisions et Culture d’Islam sur la chaîne de radio France Culture, aurait bien pu reprendre le rectorat de la Grande mosquée de Paris détenu par son père, Cheikh Abbas. Mais Dalil Boubakeur s’y cramponne comme un fidèle retranché dans sa seule foi.
La nomination de cette personnalité consensuelle mais au parler tranchant est d’une légitimité qu’il sera difficile de contester. En 2016, le choix de M. Chevènement à qui revient l’initiative d’organiser la représentation de l’islam de France, avait soulevé quelques remous en raison de sa non-appartenance à l’islam. Il a lui-même tiré les leçons de ces réactions hostiles.
“Il me parait normal qu’un renouvellement s’opère à la tête de la Fondation, comme je l’avais annoncé lors de mon élection il y a deux ans. Il parait normal qu’une fondation culturelle respectant les règles de la laïcité mais néanmoins adossée à une religion soit dorénavant présidée par un citoyen français de confession musulmane sensible aux enjeux culturels que comporte l’émergence d’un islam de France”, a expliqué l’ancien ministre en charge des Cultes qui devient président d’honneur de la Fondation. “Elle a bien travaillé. Elle est sur orbite”, a-t-il commenté.
Dimanche dernier, au congrès des musulmans de France, il esquissé son bilan : formation profane des imams, le soutien à la formation en islamologie de son effectifs grâce à un système de bourses, un campus numérique et un projet d’exposition sur l’islam d’Europe.
La Fondation “aura à cœur la prise en charge de la jeunesse qui pourrait céder aux sirènes salafistes”, a déclaré de son côté Ghaleb Bencheikh.