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Foot algérien : scènes incroyables dans le stade de Constantine, la FAF réagit

Le saccage des stades par les supporters des clubs de football prend de l’ampleur en Algérie. Cette fois, c’est le stade de Hamlaoui, à Constantine, qui a été le théâtre de graves incidents lundi soir.

À l’issue du match entre le CSC et l’USMA, deux clubs financés avec l’argent public, les supporters constantinois ont envahi la pelouse verdoyante du stade nouvellement rénové.

Des scènes incroyables qui font froid dans le dos s’y sont déroulées. Les supporters ont tout saccagé. L’irréparable a été évité. Sur les réseaux sociaux, les images témoignent des violences commises par ces supporters.

Les dégâts matériels sont énormes — aucun bilan n’a été communiqué par les autorités — et l’impact sur l’image du football algérien, déjà ternie par les violences et les scandales d’arbitrage, est terrible. Ce même stade a été entièrement rénové pour accueillir les matchs du CHAN 2022 que l’Algérie a organisé en janvier 2022.

Saccage des stades algériens : la FAF inflige une punition collective aux clubs

La rénovation du stade de Chahid Hamlaoui à Constantine a coûté beaucoup d’argent au budget de l’État. Les deux clubs qui étaient sur la pelouse lundi soir sont financés entièrement par des entreprises étatiques : le groupe Serport qui gère les ports algériens pour l’USMA et Sonatrach pour le CSC.

Ce n’est pas la première que de tels incidents aient lieu dans ce stade, le plus grand de Constantine. Le 12 avril, ce sont les supporters du CRB, un autre club nourri à la mamelle du groupe public Madar, qui ont saccagé cette belle enceinte qui devrait plutôt être utilisée pour développer la pratique du football en Algérie.

Mécontents des décisions de l’arbitre, les supporters de ce club algérois ont tout saccagé, mais les mesures prises par les autorités n’ont pas réussi à stopper le phénomène de saccage des stades qui ont coûté des fortunes à l’État.

Avant le stade de Constantine, c’est celui de Mustapha Tchaker de Blida qui a subi la colère des supporters du MCA.

Football algérien : violences et scandales à répétition

Le stade du 5 juillet à Alger n’a pas échappé à cette colère. Lors d’un match de coupe d’Algérie, il a été à son tour saccagé par les supporters des deux clubs, mais c’est la première fois que la pelouse d’un grand stade comme celui de Constantine est envahie par les supporters. Jusque-là, les violences se déroulaient dans les tribunes ou en dehors des stades.

En réaction aux graves incidents de Constantine, la Fédération algérienne de football a décidé d’infliger une sanction collective à l’ensemble des clubs alors que la fin du championnat de Ligue 1 s’annonce à haut risque en raison de la lutte pour le maintien et pour les places qualificatives aux compétitions africaines.

L’instance du football algérien a décidé d’imposer le huis clos lors des « deux prochaines journées (28ᵉ et 29ᵉ) de Ligue 1 », et ce, pour « marquer la désapprobation du monde du football face à la recrudescence de la violence dans les stades ». La FAF a également décidé d’interdire le « déplacement des supporters lors de la 30ᵉ journée ».

Ces mesures conjoncturelles ont été prises pour éviter une fin de saison chaotique, mais elles sont certainement insuffisantes pour apporter des réponses efficaces au problème de la violence dans les stades algériens.

Ce phénomène du saccage des stades et la contestation permanente des décisions des arbitres par les joueurs et les dirigeants des clubs illustrent la grave crise que vit le football algérien depuis des années.

Un football qui produit de la violence, qui consomme des sommes colossales de l’argent public et qui produit très peu de joueurs de haut niveau capables de jouer en équipe nationale, qui, elle, reste dépendante des joueurs binationaux formés à l’étranger.

Une réforme profonde de ce football est urgente pour éviter l’irréparable. Il ne suffit plus de donner de l’argent au club pour soigner un football gravement malade.

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