Djamel Belmadi veut que ses joueurs accordent la même importance à l’équipe nationale qu’à leurs clubs. Visiblement pas satisfait, le sélectionneur des Verts a mis les points sur les i avec les camarades de Mahrez sur l’investissement.
Lors des deux derniers matches des éliminatoires de la CAN 2021, Belmadi a remarqué que certains internationaux n’étaient pas totalement investis avec l’EN. D’où son rappel à l’ordre.
Ce vendredi sur la Chaîne III de la Radio nationale, il a évoqué publiquement le sujet. Pour marquer les esprits, il a cité Zinedine Zidane. D’origine algérienne, Zizou a joué et gagné le Mondial 1998 et l’Euro 2000 avec la France. Belmadi veut que ses joueurs prennent exemple sur l’actuel coach du Real Madrid, dont les parents sont originaires d’Algérie.
« S’investir veut dire beaucoup choses. Un joueur a le devoir de faire son travail en club », explique d’emblée Belmadi, avant de livrer le fonds de sa pensée et sa philosophie : « De la même manière qu’un joueur s’investit avec son club, il doit avoir la même attitude avec l’EN ».
« Cela n’a pas toujours été le cas. Pour certains joueurs, l’EN est considérée comme un bonus », regrette-il, en précisant qu’une explication a lieu avec les joueurs.
« On a expliqué que ce n’était pas comme ça. Que les résultats n’arrivent jamais avec de telles attitudes. L’EN doit être au même titre que le club, c’est-à-dire au cœur des préoccupations », soutient-il.
Belmadi enchaîne en citant le cas de Zidane : « Quand on voit Zinedine Zidane, je ne parle de ses origines, mais de la nationalité sportive qu’il a défendue, dire que l’équipe de France est la plus belle chose qu’il lui soit arrivée dans sa carrière, alors qu’il a joué à la Juventus et au Real Madrid ».
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« Je prends l’exemple d’Islam Slimani »
Pour Belmadi, les joueurs de l’EN peuvent avoir une motivation supplémentaire ou « supplément d’âme quand il s’agit de son pays d’origine ou de celui de ses parents. »
« L’EN doit être le maillon fort de la carrière des joueurs. L’EN n’est plus un accessoire », insiste Belmadi, en citant un exemple d’investissement en EN.
« Je prends l’exemple d’Islam Slimani. Il est dans un grand club, avec un président fort. Il a harcelé la direction de Lyon pour aller jouer en Zambie. Il est exemplaire », se félicite Belmadi, en soulignant que « cela n’a pas été le cas de tout le monde ». « J’ai pu avoir certains comportements, cela ne m’a pas plu », lâche-t-il.
Outre l’attitude des joueurs en EN, Belmadi a évoqué brièvement les éliminatoires au Mondial 2022. L’Algérie va disputer son premier match contre Djibouti en juin, avant d’affronter le Burkina Faso à Ouagadougou. « On va prendre match après match. On est prêt. Il ne faut pas faire de fautes », a-t-il dit, en espérant que l’Algérie termine à la tête de son groupe pour disputer le match barrage et se qualifier au Mondial 2022 au Qatar.
Enfin, le sélectionneur national a parlé du départ de Kheiredine Zetchi qui a décidé de ne pas briguer un second mandat à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF). Un nouveau président sera élu vers la mi-avril. Belmadi appréhende sérieusement ce changement.
« Je ne peux pas dire que je vois un horizon sombre demain », rassure Belmadi. « Je dis que j’étais très bien sans pour autant être parfait, cette idée de progression que j’avais eue avec le président Zetchi, qui était tout à fait d’accord, qu’il fallait souvent se remettre en question et améliorer les choses », explique-t-il.
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« Il y a eu une Fédération qui a fait un travail brillant »
“La transition fait que nous allons vers un nouveau président de la FAF, j’espère tout simplement qu’il aura le même souci que Zetchi. Il va y avoir un nouveau président et un nouveau Bureau fédéral. Je souhaite (…) que l’équipe puisse avancer et progresser, que l’organisation continue d’être performante. Je veux que ce tournant soit juste et positif, c’est ma seule appréhension. Je ne veux pas que demain les choses tournent au vinaigre, et avoir des freins ici et là, et nous nous retrouverons en difficulté”, met-il en garde, en soulignant l’importance de la FAF dans les résultats de et la progression de l’EN.
Il critique « ceux qui pensent que la sélection et son staff sont d’un côté et la Fédération de l’autre ». « Je leur dis que c’est totalement faux. C’est plutôt un ensemble cohérent qui fonctionne et qui tire dans le même sens, chacun dans son domaine de compétence, et dans ses prérogatives. »
Une nouvelle fois, Belmadi a rendu hommage à Zetchi. « Il y a eu une Fédération qui a fait un travail brillant », a-t-il tranché.
Dans le même dossier de l’élection du successeur de Zetchi, Belmadi est revenu sur sa rencontre avec les plus hautes autorités du pays, la veille du match contre le Botswana (5-0), disputé lundi 29 mars au stade Tchaker.
“Au cours de la discussion qu’on a pu avoir avec les autorités, croyez-moi je suis tout à fait resté à ma place, je sais où sont mes prérogatives, je ne dépasse pas les limites. Quand on a fait appel à moi pour discuter du football et de l’équipe nationale, je n’ai pas le choix que d’aller pour en parler. On me pose des questions, je réponds, sinon je n’ai jamais demandé de rencontrer qui que ce soit. Par respect, j’y vais”, a-t-il souligné.
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