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Football : Djamel Benlamri, l’éternel incompris ?

Football : Djamel Benlamri, l’éternel incompris ?

Bien qu’il ait signé dans un grand club d’Europe, Lyon en l’occurrence, lors du mercato estival, l’international Algérien Djamel Benlamri ne semble pas au bout de ses peines.

Et pour cause, il n’arrive toujours pas à s’assurer une place de titulaire indiscutable dans le onze de l’entraîneur Rudi Garcia, ce qui lui vaut critiques de certains supporters Algériens. Des critiques que le joueur trouve injustifiées.

Depuis son arrivée au club en octobre dernier, Benlamri n’a joué que deux matchs, à chaque fois comme remplaçant. En équipe nationale, avec laquelle il a brillé de mille feux à la CAN 2019, il ne joue plus régulièrement non plus.

D’abord non-convoqué car sans club, puis rappelé par Djamel Belmadi sans toutefois reprendre sa place de maître de la défense, même si, lors du dernier match face au Zimbabwe en éliminatoires de la CAN 2021, il a joué l’intégralité de la rencontre.

Son transfert surprise chez le demi-finaliste de la dernière édition de la Ligue des champions avait suscité beaucoup d’espoir chez le joueur et ses fans. Djamel aura enfin la carrière qu’il mérite. Même à 31 ans, ce n’est jamais trop tard pour le battant qu’il est.

Le 2 novembre, ces espoirs sont confortés lorsque l’Algérien joue son premier match avec l’OL et fait forte impression face à Lille. Rudi Garcia n’avait pas tari d’éloges à son égard.

« Il n’a pas 90 minutes dans les jambes mais il a été excellent dans sa rentrée contre Lille. C’est le contexte idéal pour lui car il a transpiré la combativité. C’est une satisfaction. Je découvre l’homme, il est encore un peu réservé mais il est intelligent et pourra aider les plus jeunes, » a déclaré le coach lyonnais à l’issue du premier match de Djamel sous ses ordres.

Tout a bien commencé, mais il y a comme un problème. A Lyon, les places sont chères et ce n’est par hasard que l’équipe occupe la première place du championnat de France, devant le PSG et ses stars planétaires.

Et la suite ne sera pas rose pour l’Algérien qui se contentera d’une deuxième apparition face à Nice le 19 décembre, cumulant en tout et pour tout, 47 minutes de jeu.

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C’est trop peu pour un champion d’Afrique. Le joueur en est désabusé, reconnaissant être « frustré ». Il ne perd néanmoins pas espoir. « Je vais bientôt avoir ma chance à l’OL et je suis certain que je vais pouvoir la saisir, je ne doute pas de mes capacités, » écrit-il sur son compte Instagram.

Mais en plus de la forte concurrence, le défenseur doit aussi faire face à l’impatience d’une frange de supporters Algériens.  Il reçoit, parait-il, régulièrement des massages d’Algérie, lui reprochant on ne sait trop quoi. Peut-être de ne pas en faire suffisamment pour s’imposer.

Un joueur qui revient de loin

Djamel en est fortement touché, et il le fait savoir sur le même réseau social. «  Je reçois des messages blessants, parfois, par les supporters algériens, mais il faut nous soutenir nous les joueurs pour le bien de l’EN. Je joue dans une équipe qui est leader du championnat et les places sont chères, » écrit-il, dans l’espoir que les gens comprennent qu’il n’a pas choisi cette situation, qu’il fait tout pour y remédier et qu’il n’est pas évident de s’imposer dans un club de la trempe de Lyon, de surcroît quand on est un joueur qui revient loin, deux fois plutôt qu’une.

Djamel, en dépit de son talent et de sa hargne, a été marginalisé par les sélectionneurs nationaux successifs pendant sept ans. Convoqué chez les olympiques en 2011, il a dû attendre l’arrivée de Djamel Belmadi à la tête des Verts en 2018.

Il réussit une CAN de premier ordre alors que tout le monde le croyait perdu pour le haut niveau après sa signature dans un club saoudien, en 2016.

« On a cherché à nous salir et nous priver de l’EN. Un coach et un président sont venus, ils nous ont donné notre chance et finalement, on est là. J’ai été lésé mais je ne vais pas le dire, je me suis sauvé de cette histoire. On m’a touché on a dit que j’étais un voyou. Le plus important, c’est que plus personne ne soit lésé. Il ne me reste plus longtemps mais il faut qu’on préserve les joueurs, » déclare-t-il à l’issue de la finale de la Coupe d’Afrique remportée face au Sénégal.

Début septembre 2020, il résilie son contrat en Arabie Saoudite. Pour beaucoup, c’est le retour à la case départ pour l’international Algérien pour lequel on a prédit au moins une saison blanche.

Mais il ressurgit là où on l’attendait le moins, en signant à Lyon le 5 octobre. Ceux qui, en Algérie, se frottaient les mains en voyant déjà un autre Vert s’imposer dans un grand club d’Europe, sont peut-être déçus de ses débuts, mais ils doivent comprendre que son talent et son abnégation ne dispensent pas Djamel Benlamri du temps d’adaptation nécessaire. Encore une fois, le joueur est incompris par les siens.

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