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Football : il y a un an, l’Algérie triomphait en terre égyptienne

Il y a un an jour pour jour, le 19 juillet 2019, l’équipe nationale de football d’Algérie soulevait le trophée de la Coupe d’Afrique des nations, le deuxième seulement de son histoire.

Beaucoup d’éléments confèrent à ce sacre une saveur particulière et feront que l’on se souviendra pendant longtemps de l’exploit de la bande à Djamel Belmadi.

D’abord, il est survenu après une très longue période de disette. La première, et l’unique jusqu’à ce 19 juillet 2019, victoire finale des Verts en compétition continentale remontait à 29 ans plutôt, en mars 1990, à Alger.

En trois décennies, l’équipe nationale avait connu des fortunes diverses, beaucoup de déceptions et quelques coups d’éclats. Elle s’est qualifiée deux fois en Coupe du monde, en 2010 et 2014, mais elle n’a pas pu se hisser de nouveau sur le toit de l’Afrique.

Son meilleur parcours en compétition continentale pendant cette période c’était en 2010, en Afrique du Sud, quand elle a atteint les demi-finales avant de tomber lourdement face à l’Égypte (0-4), un adversaire qu’elle avait terrassé et écarté de la course au Mondial sud-africain quelques mois plutôt, en novembre 2009, dans un match barrage mémorable joué à Omdurman, au Soudan.

La rivalité sportive entre les deux nations a pris une autre tournure depuis et c’est ce qui rend encore plus méritoire le sacre de 2019 : c’est en Égypte, désignée à la dernière minute pour suppléer le Cameroun dans l’organisation de la compétition, que les Algériens ont accroché une deuxième étoile sur leur maillot, devant un public qui ne leur était franchement pas acquis.

En finale, les Égyptiens avaient supporté le Sénégal, l’adversaire des Verts. À un journaliste local qui soutenait le contraire à l’issue du match, le coach Djamel Belmadi a eu cette réplique mémorable : « Ce n’est pas ce que j’ai vu. Je crois que je devrais voir un opticien. »

La patte de Belmadi

Ce qui nous amène à la particularité la plus marquante de cette victoire : l’effet surprise et la patte de Djamel Belmadi qui a réussi à redonner une âme conquérante à une équipe moribonde.

Depuis le mondial brésilien de 2014 et le départ du coach bosnien Vahid Halilhoidzic, l’équipe nationale n’avait jamais réussi à retrouver ses repères, consommant les sélectionneurs à un rythme effréné : le Français Christian Gourcuff, le serbe Milovan Rajevac, le Belge Georges Leekens, l’Espagnol Lucas Alcaraz et enfin l’Algérien Rabah Madjer.

Même si elle a développé du beau jeu avec Gourcuff, l’équipe a perdu beaucoup d’objectifs pendant cette période : les CAN 2015 et 2017 et la qualification au mondial russe de 2018.

Sous Madjer, la crise a atteint son paroxysme avec un rejet quasi unanime du sélectionneur par le public et des résultats décevants. Après quatre défaites successives en matchs amicaux, l’homme à la talonnade est limogé. La Fédération entend enfin la voix du public en faisant appel à Djamel Belmadi, ancien joueur des Verts et entraîneur à succès dans le Golfe.

Le choix de Belmadi est jusqu’à aujourd’hui sujet à polémique, certains reprochant à la FAF de l’avoir inscrit en bas de ses priorités. Quoi qu’il en soit, Belmadi prend les commandes des Verts en août 2018 et entame sa mission par une phrase assimilée à de la prétention démesurée, en déclarant que son objectif au Caire sera de gagner la Coupe d’Afrique. Moins d’une année après, il tient parole.

Après coup, beaucoup avaient compris que la déclaration du coach avait du sens : il était lui-même un gars qui connait son métier et avait sous la main une génération de joueurs plus que doués : Ryad Mahrez, Ismaël Bennacer, Youcef Belaïli, Baghdad Bounedjah, Adam Ounas, Raïs M’bolhi…

Enfin, les Algériens se souviendront pendant longtemps de l’épopée du Caire car elle est survenue dans une conjoncture politique particulière, c’est-à dire au moment où le hirak populaire pour le changement battait son plein.

Le retour de l’équipe au pays, samedi 20 juillet, avait donné lieu à un accueil populaire mémorable qui s’était inscrit dans la continuité des grandes marches organisées chaque vendredi. Beaucoup y avaient vu un signe du destin : le premier sacre de l’Algérie en Coupe d’Algérie était survenu dans une autre conjoncture marquée par une dynamique de changement…

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