Alors que les championnats de football européens ont livré leur verdict ou s’apprêtent à le faire, la compétition en Algérie n’est qu’à mi-parcours. 21 journées disputées sur 38, il en reste donc 17.
Comment la Ligue de football professionnel (LFP) qui gère les championnats de ligue 1 et de Ligue 2 compte-t-elle faire pour terminer la saison ? Va-t-elle programmer des matchs en plein mois d’août ou compte-t-elle faire comme la saison passée, c’est-à-dire arrêter le championnat et déclarer une saison blanche ou octroyer le titre sur tapis vert ?
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La question mérite d’être posée, car il ne semble pas y avoir d’alternative. Terminer la saison au début de l’été est pratiquement et théoriquement impossible. Il faut dire que cet énième ratage des responsables du football national, car c’en est un, met tout le monde dans l’embarras.
Pas seulement les clubs nationaux, mais aussi la Confédération africaine de football qui a récemment instruit les fédérations de terminer les compétitions locales avant le mois de juin pour un impératif bien clair : désigner les représentants de chaque pays aux compétitions africaines et établir le planning et le programme de la Ligue des champions et de la Coupe de la Confédération qui, depuis trois ans, débutent à la fin de l’été, comme en Europe.
« Au train où vont les choses, il est impossible de terminer le championnat le 30 juin prochain. Avec les clubs algériens déjà qualifiés aux différentes compétitions africaines, sans parler du programme des différentes sélections nationales », reconnait le président de la LFP, Abdelkrim Medouar dans une déclaration à Liberté.
Le responsable ne semble pas avoir de solution en tête. Son seul espoir : convaincre la CAF « de prolonger la date de la fin des championnats », d’autant plus que l’Algérie n’est pas seule à se retrouver dans cette situation. Les championnats d’Égypte, du Maroc et du Soudan connaissent aussi un retard.
Il faut dire que le retard du championnat algérien est énorme : 21 journées jouées sur 38. La saison passée, lorsque la compétition était arrêtée, à la mi-mars, elle en était également à la 21e journée. Il ne restait que 9 journées à disputer, mais pour des raisons sanitaires et sur recommandation des autorités, le championnat a été arrêté et le CR Belouizdad, leader au moment où la décision était prise, a été déclaré champion d’Algérie.
Un retard difficile à expliquer
Se dirige-t-on vers la réédition du scénario et la désignation de l’Entente de Sétif champion d’Algérie ? En tout cas, même si, comme le souhaite Abdelkrim Medouar, la CAF accède à la demande de prolongement, on ne la voit pas patienter encore plusieurs mois. Même à un rythme de deux journées par semaine, il faudra au minimum deux mois pour disputer ce qui reste de la compétition nationale.
Une autre solution semble inéluctable. Les problèmes aussi, car pour désigner les relégables sur tapis vert, ce n’est pas évident. La saison passée, c’est pour éviter de mécontenter les derniers du classement et les premiers de la Ligue 2 que la relégation a été annulée et l’accession maintenue, passant de 16 à 20 clubs en Ligue 1.
La décision avait été fortement critiquée en son temps car même avec 16 clubs, la Ligue avait du mal à respecter la programmation et les délais, par la faute des calculs étroits des présidents de clubs et du laxisme des instances dirigeantes. Ceux qui ont décidé d’augmenter le nombre des clubs de l’élite, avaient-ils pensé aux conséquences ?
Ce qui s’est passé cette saison dépasse néanmoins l’entendement. On se demande ce qu’ont bien pu faire la LFP et les clubs pendant ces six derniers mois. Il est vrai que la compétition n’a repris qu’en novembre, pour les mêmes raisons sanitaires, mais disputer uniquement une vingtaine de matchs en six mois, soit moins d’un match par semaine, c’est difficilement défendable.
C’est d’autant plus difficile à expliquer que l’équipe nationale n’a pas eu un programme chargé pendant cette période. Quant aux équipes algériennes engagées en coupe d’Afrique, cela n’a rien de nouveau. Elles ont toujours pris part aux compétitions internationales et cela engendrait tout au plus des matchs en retard qu’elles disputaient entre deux journées du championnat.
Les marches du Hirak ne peuvent pas non plus avoir influé sur la programmation puisque les matchs se déroulent à huis clos. Alors pourquoi tout ce retard ?