Le Symposium sur le renouveau du football national, tenu lundi et mardi au Centre international des conférences (CIC) d’Alger, s’est achevé avec l’adoption de 101 recommandations, qui devraient permettre au sport roi de renaître de ses cendres.
Les huit ateliers composés lors du symposium ont conclu une série de mesures de quoi permettre au football algérien d’amorcer un nouveau départ, au moment où l’année 2017 a été un véritable fiasco, marquée notamment par une élimination sans gloire des Verts lors des qualifications au Mondial 2018.
L’un des points chauds abordé lors de ce symposium était relatif au professionnalisme, instauré depuis 2010, mais dont les objectifs n’ont pas encore été atteints, au grand dam des différents acteurs. Le président de la Fédération algérienne de football (FAF) Kheireddine Zetchi a reconnu, mardi soir lors d’un point de presse, que le professionnalisme a échoué en Algérie.
« Il faut dire les choses telles qu’elle sont : le mode de gestion professionnel chez nous a échoué. Nous devons prendre des mesures fermes pour permettre à ce système économique de gestion de réussir, et cela au vu du contexte actuel du pays, quitte à voir des clubs revenir au système amateur », a constaté Zetchi.
Professionnalisme
Pour booster un professionnalisme aux abois, l’une des recommandations essentielles consiste à la mise en place d’un audit financier et organisationnel des clubs professionnels. Présidé par Yacine Ould Moussa et Saïd Boukhari, l’atelier sur le professionnalisme, financement, sponsoring et droits TV a appelé à l’instauration d’un audit financier des clubs professionnels et la réduction de la voilure de leur budget.
« Réduire la masse salariale des clubs actuels afin de l’intégrer dans le périmètre de la légalité au plan fiscal et social et assurer un financement adéquat durant la période de transition tout en préconisant un traitement uniforme des dettes fiscales et sociales en contrepartie d’une redéfinition du statut du club professionnel », ont relevé les participants à cet atelier.
Le déblocage des droits TV a été également préconisé pour honorer certaines dettes des clubs professionnels ainsi que la mise en place d’un organe de contrôle veillant à la répartition et à la régulation des ressources du sponsoring au profit des clubs au même titre que la publicité.
Les participants ont également appelé à l’instauration des règles et procédures pour faire émerger trois statuts types de clubs : professionnel, semi-professionnel et amateur et rédiger un nouveau cahier de charges et l’instauration d’une période de transition de quatre ans facilitant une action structurante inscrite dans la durée en vue de faire émerger de clubs semi-professionnels ou professionnels viables au plan économique et sportif.
Le football amateur n’est pas en reste, puisque l’atelier consacré à ce pallier a insisté sur la mise en place du statut type du club amateur. Les participants ont appelé à accélérer la mise en place des textes d’application de la loi cadre N.12/06 du 12 janvier 2012 relative aux associations pour la préservation des intérêts des clubs formateurs.
La mise en place d’un système de compétition réduisant les distances notamment pour les clubs du Sud a été également préconisée ainsi que l’instauration d’un mécanisme de soutien matériel et financier aux clubs formateurs, particulièrement dans les jeunes catégories.
Arbitrage
En matière d’arbitrage, de plus en plus contesté, les participants ont préconisé la révision des méthodes d’accession et de rétrogradation des arbitres et le renforcement de leur encadrement par des formateurs qualifiés et formés par des spécialistes qui possèdent les compétences requises pour ce travail. Ils ont également appelé à mettre les moyens appropriés pour améliorer l’évolution de leur carrière et l’instauration d’une méthode appropriée pour lancer des opérations de recrutement au niveau scolaire ou bien faire des prospections au niveau des clubs à l’endroit des jeunes footballeurs voulant embrasser une carrière d’arbitre.
D’autres recommandations ont été prises, relatives notamment à la problématique des infrastructures et la nécessité d’une mise en place à niveau « prioritaire et urgente » des enceintes abritant les compétitions professionnelles.
Au terme de ce symposium, Kheireddine Zetchi a estimé que cet événement était une « réussite », soulignant que les recommandations seront étudiées par le Bureau fédéral lors de sa réunion le 25 décembre.
Mais d’aucuns estiment, que la réussite de ce symposium est tributaire de l’application, à la lettre, de ces batteries de mesures, à moins que ces recommandations ne restent finalement lettres mortes.
En janvier 1995, la FAF, sous la présidence du regretté Rachid Haraigue avait organisé des assises sur le football national, mais sans que les recommandations prises ne soient appliquées sur le terrain.