Les crimes motivés par la haine déclarés à la police ont augmenté de 47% au Canada en un an et ciblaient majoritairement les personnes noires, musulmanes ou juives, selon un rapport portant sur 2017 publié jeudi par l’institut national de la statistique.
« Pour l’année 2017, la police a déclaré 2.073 crimes haineux, soit 664 de plus qu’en 2016 », a indiqué Statistique Canada, précisant que la moitié de ces agressions (verbales, écrites ou physiques) avaient été commises dans la province de l’Ontario, la plus peuplée du Canada.
« Les crimes haineux sans violence, qui comprennent (notamment) l’incitation publique à la haine, ont augmenté de 64%, tandis que les crimes haineux violents ont affiché une hausse de 25% », a remarqué cette agence fédérale.
Quatre infractions répondent à la qualification de « propagande haineuse ou de crimes haineux » au Canada: l’encouragement au génocide, l’incitation publique à la haine, la fomentation volontaire de la haine et l’acte motivé par la haine à l’égard d’un bien utilisé par un groupe identifiable, stipule le code criminel.
Les agressions signalées en 2017 étaient suscitées à 43% par « la haine d’une race ou d’une origine ethnique » et à 41% par « la haine d’une religion ».
Elles ont en particulier « plus que doublé » envers les musulmans (+151%) et représentaient 17% du total des agressions motivées par la haine au Canada.
En janvier 2017, un jeune Canadien xénophobe a tué six fidèles à la mosquée de Québec, la pire attaque contre un lieu de culte musulman dans le monde occidental.
Les actes visant les personnes de confession juive ont pour leur part bondi de 62%, avec 360 agressions enregistrées.
Au total, les agressions motivées par la haine représentent 0,1% de la totalité des 1,9 million de crimes, hors infractions routières, comptabilisés par les services de police canadien, a relevé Statistique Canada.