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France : 6 ans après avoir risqué sa vie en mer, il attend toujours son titre de séjour

France : 6 ans après avoir risqué sa vie en mer, il attend toujours son titre de séjour

Six ans après sa traversée de la Méditerranée, un sans-papiers algérien, installé actuellement en France, raconte son incroyable périple au journal Le Midi Libre. Malgré une présence de plus de six ans dans l’Hexagone, il n’est toujours pas régularisé. Aujourd’hui, il espère encore obtenir un titre de séjour.

En octobre 2018, le dénommé Salim M (36 ans), originaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, quitte les côtes algériennes, au départ d’une plage près d’Oran, à bord d’un bateau gonflable, dans l’espoir d’un « avenir meilleur » en France.

« On a passé 14 heures sans boire, sans manger. J’avais soif, très soif »

« Mon départ était prévu le 24 octobre 2018, à 20 heures, depuis une plage près d’Oran », témoigne-t-il ce dimanche 13 octobre auprès du Midi Libre. Il a pris contact avec un passeur qui organisait des traversées en partance des côtes oranaises vers l’Espagne, par le biais d’un ami.

« Ça m’a coûté 1 200 000 dinars, soit 5.000 euros », se souvient-il. Lui et 14 autres candidats à l’immigration clandestine sur cette embarcation de fortune ont passé « 14 heures sans boire, sans manger » au milieu des eaux.

Tout au long de ce périple hautement risqué, ils n’avaient qu’une bouteille de lait à partager pour subsister. Par chance, la mer ce jour-là était calme et après plus d’une demi-journée, ils accostent sur une plage d’Almería en Andalousie, au sud de l’Espagne.

« J’avais soif, très soif », se souvient encore Salim. Après avoir demandé de l’aide à des locaux, un couple leur a offert des bouteilles d’eau et de la nourriture et les ont même déposés avec leur voiture à un arrêt de bus.

Six ans après, Salim espère toujours obtenir un titre de séjour

Il a ensuite quitté l’Espagne, sur ordre des autorités pour rejoindre Montpellier par TGV. Le 29 octobre 2018, il arrive enfin à Paris, sa principale destination. Depuis, ce maçon de formation travaille clandestinement sur les marchés et sur des chantiers.

Après six ans en France, il admet que « ce n’est pas facile tous les jours. On n’a pas une vie stable, pas de famille, on n’a personne, on se sent des fois comme un rien ». Toutefois, il ne regrette pas son choix.

Aujourd’hui, et après six ans, son seul souci est de régulariser sa situation. Il garde toutes les preuves de sa présence en France, dont ses passagers aux médecins et des documents assurant qu’il travaille. Mais désormais, la tâche s’annonce plutôt difficile.

En France, les régularisations des sans-papiers deviennent en effet de plus en plus difficiles. Le nouveau gouvernement compte en réduire drastiquement le nombre, tout en augmentant les expulsions des personnes en situation irrégulière.

Le ministre de l’Intérieur l’a clairement dit : les régularisations se feront désormais « au compte-goutte ». De plus, il prévoit de supprimer la circulaire Valls, qui permet la régularisation de plusieurs cas de sans-papiers.

La régularisation des étrangers qui exercent les métiers dits en tension, dont fait justement partie ce ressortissant algérien, n’est toujours pas en vigueur. Et au vu de la nouvelle politique du gouvernement français, elle ne le sera pas de sitôt.

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