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France : des élus manifestent contre les prières de rue

Le maire de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), Rémi Muzeau, a appelé les élus franciliens à se réunir vendredi 10 novembre devant l’Hôtel de ville pour protester contre l’organisation des prières de rue dans la commune. L’édile a reçu le soutien de l’Association des maires d’île-de-France (AMIF).

Arborant une banderole « Stop aux prières de rue illégales », une centaine d’élus (maires, conseillers municipaux, parlementaires) ont répondu à l’appel de l’édile de la commune de banlieue parisienne. « L’espace public ne peut pas être accaparé de manière irrégulière », a ainsi déclaré à la presse Valérie Pécresse, la présidente de droite (Les Républicains) de la Région Île-de-France.

Depuis presque huit mois maintenant, les fidèles musulmans organisent chaque vendredi des prières de rue qui attirent entre 300 et 500 personnes, selon le journal Le Parisien. Ils manifestent, selon la même source, contre l’expulsion en mars dernier des associations musulmanes de Clichy-la-Garenne (UAMC) de la rue Estienne-d’Orves – un bâtiment qui appartient à la commune – suite à une décision du Conseil d’État datant de novembre 2016, et après un long bras de fer entre les deux parties prenantes.

Aménagée sous la municipalité précédente -socialiste- cette salle était louée sous « un bail précaire et révocable », selon la mairie. À l’échéance de ce bail en 2015, la nouvelle municipalité a souhaité récupérer les locaux pour transformer cet espace en médiathèque. Dans le même temps, un nouveau lieu de prières a été inauguré en mai 2016, à 1,5 km de l’ancienne salle, rue des Trois Pavillons. Mais, estiment les associations musulmanes de la commune, le lieu est trop éloigné et exigu.

Vendredi 3 novembre, une quinzaine de militants de l’association Forces Laïques s’étaient déjà rassemblés devant les fidèles pour dénoncer ces prières illégales. « Cette privatisation du domaine public est intolérable, c’est une entrave aux libertés individuelles et au principe de laïcité », avait expliqué au Parisien Laurence Taillade, la présidente de l’association et ancienne militante du Parti radical de gauche (PRG).

En France, ce n’est pas la première fois que l’organisation de prières de rue fait polémique. En 2011, l’afflux de fidèles des rues Myrha et Polonceau, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, avait obligé certains musulmans à prier dans la rue.

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