Emmanuel Macron a affirmé jeudi 22 février « boire du vin le midi et le soir » et s’était engagé à ne pas durcir la loi Evin, une mesure limitant la publicité pour les boissons alcoolisées.
Le président de la République française avait néanmoins reconnu en marge d’une rencontre avec des agriculteurs qu’il y a « un fléau de santé publique quand la jeunesse se soûle à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin », rapporte Le Nouvel Observateur.
Après ces déclarations, neuf médecins ont alors décidé de répondre au chef d’État dans une tribune publiée ce lundi 5 mars dans Le Figaro. « Vu du foie, le vin est bien de l’alcool », vu de la science aussi, précisent-ils.
En France, l’alcool fait près de 50.000 morts par an
« Ce qui compte en termes de toxicité, c’est la quantité d’alcool bue », écrivent les signataires, tandis que Macron s’était montré un fervent défenseur du vin durant sa campagne présidentielle, déclarant au magazine Terre de Vins : « Le vin ce n’est pas de l’alcool qu’on prend pour s’enivrer, mais pour être bien à table et à plusieurs. Le vin participe de cet art à la française », indique Sud Ouest.
Les médecins ont également tenu à prendre la défense de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui avait affirmé que « c’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, de la vodka ou du whisky. »
Elle « s’est trouvée bien seule dans un gouvernement qui nie les évidences scientifiques et se montre plus sensible aux intérêts de l’alcool qu’à l’intérêt général. Le vin représente près de 60% de la consommation d’alcool », détaillent ces médecins, rappelant que « l’alcool tue près de 50.000 personnes par an » en France, dans des propos relayés par les médias nationaux.
Des mesures pour cet enjeu de santé publique
Précisant que « les trois quarts de la population consomment moins de deux verres par jour, mais le quart restant boit 75% de l’alcool commercialisé en France », les signataires de la tribune demandent aux élus et au gouvernement d’élaborer et d’adopter « un plan national alcool ».
« Faute de quoi, force sera d’en appeler à l’opinion publique, qui à 60%, trouve la réglementation de l’alcool insuffisante », rapporte encore Le Nouvel Obs.
Les médecins, parmi lesquels figurent des présidents d’associations ou des addictologues, finissent par conclure sur cette mise en garde : « Si le dossier alcool reste en l’état, immanquablement, lorsque demain les responsables auront à répondre devant la justice, ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. »