Société

France : des policiers soupçonnés d’avoir tué un Algérien en garde à vue

Cinq policiers du Raid ont été placés en garde à vue, mardi 8 août, dans le cadre d’une enquête sur la mort d’un jeune Algérien à Marseille lors des émeutes ayant suivi la mort de Nahel en juin dernier. Deux policiers ont été ensuite remis en liberté sans poursuites.

Les éléments du Raid, une unité d’élite de la police française, sont accusés de « coups mortels avec une arme », selon le journal Le Monde. D’autres policiers du Raid ont été appelés à la barre comme témoins par la juge d’instruction chargée de l’enquête, poursuit la même source.

Alors que les émeutes faisant suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier pour refus d’obtempérer, le 27 juin dernier à Nanterre, près de Paris, embrasaient la France, un autre jeune a été tué par la police à Marseille durant la nuit entre le 1ᵉʳ et le 2 juillet.

Mohamed Bendriss, un ressortissant algérien âgé de 27 ans, circulait sur son scooter avec lequel il travaillait dans la livraison, quand il a été touché par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) communément appelé « flash ball ».

Sévèrement touché au niveau du thorax, Mohamed s’est effondré sur son scooter à cours Lieutaud dans le centre-ville de Marseille alors qu’il regagnait le domicile de sa mère, selon le Monde.

Il décédera d’une crise cardiaque causée par la blessure au niveau du thorax provoquée par le tir de flash ball, ajoute la même source.

France : un Algérien tué lors des émeutes de Marseille

« Les éléments de l’enquête permettent de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type Flash-Ball », indiquait la procureure de la République à Marseille, trois jours après le décès de Mohamed.

L’autopsie du corps de Mohamed Bendriss a révélé qu’il a été touché par deux projectiles au niveau de la cuisse et du thorax, la blessure qui a causé son décès, précise le journal Le Monde.

Au début de l’enquête, il n’a pas été établi si Mohamed, père d’un enfant et qui attendait un deuxième pour bientôt, avait pris part ou non aux émeutes qui se déroulaient la nuit de son décès au centre-ville de Marseille.

Il avait été aperçu, selon ses proches, en train de filmer les interpellations près de l’endroit où il a été tué.

Des vidéos utilisées dans le cadre de l’identification des pilleurs durant les émeutes ont permis à la police judiciaire et à l’Inspection générale de la police nationale de remonter jusqu’aux policiers du Raid suspectés d’implication dans la mort de Mohamed Bendriss.

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