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France : des tags sur une mosquée le jour du début du procès de l’attentat contre Charlie Hebdo

Nouvelle affaire d’islamophobie en France. Alors que s’ouvre à Paris le procès des attentats de janvier 2015, dont celui contre le journal Charlie Hebdo, une mosquée de la ville de Tarbes (sud-ouest) est taguée d’inscriptions hostiles et insultantes envers la religion musulmane et son Prophète.

Les inscriptions haineuses ont été peintes à la bombe de peinture noire et découvertes le matin de ce mercredi 2 septembre sur les murs de la grande mosquée de Tarbes. Parmi les inscriptions, un dessin caricaturant le Prophète de l’islam, rappelant ceux de Charlie Hebdo.

Ces inscriptions ont choqué jusque parmi la classe politique et les premières réactions n’ont pas tardé à fuser. « Dégoût face à la découverte ce matin de tags religieux sur une mosquée de Tarbes. Ces actes n’ont pas leur place dans notre République », a réagi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter.

« Nous sommes choqués. Nous ne savons pas à quoi cela va servir de faire cela sur un lieu de culte. Je pense que la personne qui a fait cela n’a rien voir avec le procès de Charlie Hebdo. C’est quelqu’un qui n’avait rien dans la tête, qui cherche à faire des bêtises et à dresser les personnes les uns contre les autres », a indiqué pour sa part le président de l’Association de la mosquée de Tarbes, Ahmed Boutkabouk.

Ce n’est pas la première fois que des mosquées sont profanées en France. La mi-août, deux mosquées ont été attaquées, l’une après l’autre, dans la région de Lyon, dans le sud-est de la France.

De nombreux médias français n’ont cependant pas manqué de faire le rapprochement entre la profanation de la mosquée de Tarbes et l’ouverture du procès des attentats de 2015 qui avaient notamment décimé la rédaction de Charlie Hebdo, un journal satirique qui avait publié des caricatures jugées offensantes à l’islam.

Cela, même si ce n’est pas la première fois que la mosquée de Tarbes est ciblée par de tels actes. C’est la troisième fois en 11 ans que l’une des deux mosquées de la ville fait l’objet d’inscriptions islamophobes, dont l’une remonte à 2009, rappelle France3-Occitanie.

Au total, 14 personnes sont jugées à partir de ce mercredi 2 septembre devant une cour d’assises spécialement composée. Elles sont soupçonnées d’être les complices des autres attentats qui avaient ciblé entre le 7 et le 9 janvier 2015 la rédaction de Charlie Hebdo et un supermarché casher. Les attentats avaient fait au total 17 morts. Leurs auteurs, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, ont été abattus.

La profanation de la mosquée de Tarbes est la deuxième affaire de haine qui éclate en France en quelques jours. Lundi dernier, la Parquet de Paris avait annoncé l’ouverture d’une enquête après la publication par Valeurs actuelles d’une caricature montrant en esclave la députée de la France insoumise, Danièle Obono.

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