“On marche sur la tête”, “faute politique”: la droite et l’extrême droite ont dénoncé mardi l’accueil favorable réservé par le ministre français de l’Education à un rapport proposant de “relancer l’apprentissage de la langue arabe” pour lutter contre l’islamisme.
“Je pense qu’il (le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer) commet une erreur: l’enseignement de l’arabe dans le secondaire n’enlèvera pas un enfant des écoles coraniques et ne règle pas les problèmes de l’enseignement des prêches en langue arabe et de la progression du salafisme”, a estimé sur Sud Radio Annie Genevard, députée Les Républicains (LR, droite).
“Qui le fera? Est-ce qu’il s’agit de lutter contre l’islamisme ou de le faire entrer dans l’Education nationale? (…) Je pense que c’est une fausse bonne idée”, a jugé sur Europe 1 Luc Ferry, ancien ministre de l’Education nationale (2002-2004) du président Jacques Chirac.
“C’est s’adapter au problème plus que le résoudre”, a regretté la porte-parole des Républicains, Laurence Sailliet, à l’antenne de RFI. “Comment peut-on imaginer aujourd’hui que tous les efforts ne doivent pas être mis dans l’apprentissage de la langue française? (…) On marche sur la tête!”
Les représentants de la droite souverainiste et de l’extrême droite sont très remontés contre la proposition. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, s’est dit sur France Inter “totalement hostile à l’arabisation de la France et à l’islamisation du pays”.
Louis Alliot, député du Rassemblement national (RN, ex-FN), a jugé “ubuesque” la proposition, estimant qu’elle ne répondait à aucune demande réelle.
“Nous sommes dans une idéologie de soumission, a dénoncé le député RN, je suis pour qu’on apprenne le français, les langues qui permettent à nos jeunes de travailler (…) plutôt qu’une langue qui va systématiquement cantonner ces élèves-là à leur culture d’origine”.
Invité à réagir à un rapport de l’Institut Montaigne proposant de “relancer l’apprentissage de la langue arabe” pour lutter contre la “fabrique de l’islamisme”, le ministre de l’Education nationale avait estimé lundi sur BFMTV que l’arabe était “une langue très importante, comme d’autres grandes langues de civilisation”, à l’image du chinois ou du russe, et qu’il fallait “développer” et “donner du prestige à ces langues”.
“Nous allons aussi questionner la façon dont l’arabe s’apprend aujourd’hui, dans des structures dédiées avec [des] dérives communautaristes”, avait précisé M. Blanquer.