Le président français Emmanuel Macron est sous le feu des critiques suite à ses propos tenus durant sa visite au Burkina Faso ce mardi, ses critiques l’accusant de « mépris » et d’avoir causé un « incident diplomatique » avec le président du pays Roch Marc Christian Kaboré, rapporte Europe 1.

Au cœur des critiques, la prestation d’Emmanuel Macron durant une séance de discussions avec des étudiants burkinabés à l’Université de Ouagadougou. Répondant à la question d’une étudiante burkinabée portant notamment sur la prochaine ouverture d’une centrale électrique française et le fait de savoir si la climatisation des salles de l’université allait perdurer, le président français s’exclame.

« Vous m’avez parlé comme si j’étais le président du Burkina Faso [Rires et applaudissements] ! […] Interrogez-vous sur le sous-jacent psychologique qu’il y a derrière votre interpellation et l’enthousiasme que ça a créé. Vous me parlez comme si j’étais toujours une puissance coloniale, mais moi je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso ! », a affirmé le président français.

Alors qu’il ajoutait que cela était « le travail du président » burkinabé, Emmanuel Macron ironise lorsque ce dernier quitte la salle. « Du coup il s’en va, reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation », a déclaré Macron, sarcastique. L’entourage du chef d’État burkinabé a justifié le départ du président Kaboré par « une pause technique », en d’autres termes un besoin pressant.

« À la limite du racisme »

Les propos d’Emmanuel Macron ont sans surprise attiré plusieurs critiques virulentes. Les députés du parti de gauche La France Insoumise de Jean-Luc Melenchon ont ainsi dénoncé un « écart de langage des plus méprisants » qui aurait « entaché les relations diplomatiques » entre la France et le Burkina Faso. « Aussi incroyable qu’indigne de la part du président de la république française ! », s’insurgent les parlementaires de l’opposition.

Le vice-président du Front National Nicolas Bey a également dénoncé une « attitude assez scandaleuse » du président français. « Quand il explique que [le président burkinabé] doit faire son travail, aller réparer la climatisation, mais enfin qu’est-ce que c’est que cette attitude ? C’est une attitude de mépris incroyable ! », a affirmé l’eurodéputé d’extrême droite qui évoque un incident diplomatique.

« Si un homme de droite ou Donald Trump s’était comporté comme Emmanuel Macron au Burkina Faso, toute la presse en parlerait ce matin. Il a été d’une arrogance, d’une violence à l’égard des autorités du Burkina Faso à la limite du racisme », a pour sa part fustigé le député de droite Nicolas Dupont-Aignan.