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France : Eric Zemmour se défoule à nouveau sur l’Algérie

Éric Zemmour, candidat à l’élection présidentielle française du printemps prochain, parle de nouveau de l’Algérie, comme il le fait à chaque fois qu’il fait face à des difficultés. Le thème semble porteur dans cette précampagne électorale en France.

Éric Zemmour vient d’être de nouveau condamné pour incitation à la haine raciale. Il a écopé de 10 000 euros d’amende pour des propos tenus à l’égard les mineurs isolés étrangers.

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Le candidat de l’extrême droite devra en outre verser 19 000 euros à des associations de défense des droits de l’Homme. Dans les sondages, il peine à remonter et 61 % des Français le considèrent même comme un « danger pour la démocratie ».

C’est dans un tel contexte défavorable qu’il a évoqué l’Algérie devant l’Association de la presse étrangère (APE). Dans ses propos, Zemmour fait de la surenchère quant à l’attitude à adopter vis-à-vis de l’Algérie, de ses dirigeants et de ses ressortissants en France, qualifiant notamment les dirigeants algériens « d’arrogants ».

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Son point de fixation, c’est l’accord de 1968 qui  facilite la circulation, le travail et le séjour des Algériens en France. Il annonce bien entendu qu’il le supprimera et exige de l’Algérie de cesser « de considérer que la France est le déversoir de son excès démographique ».

Sans surprise aussi, Eric Zemmour a réitéré qu’avec lui président de la France, il ne sera pas question de repentance ou d’excuses à l’égard de l’Algérie sur la période coloniale. « La repentance ne sera même pas un sujet de discussion », a-t-il prévenu.

« Aucune culpabilité »

« C’est notre faiblesse qui rend les dirigeants algériens arrogants », a-t-il dit en ajoutant qu’ « ils (dirigeants algériens) respecteront des gens qui se respectent », en allusion à la crise qui a marqué les relations entre les deux pays et aux gestes du président Emmanuel Macron sur la question de la mémoire. « Ils comprendront ce que je leur dirai, qu’il n’y a aucune culpabilité française », a poursuivi Eric Zemmour.

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Le candidat d’extrême droite, lui-même d’origine algérienne, ne nie pas qu’ « il y a eu des massacres, des affrontements » en Algérie, mais soutient qu’ « en face ils ne combattaient pas avec des roses ».  « C’est l’histoire du monde », dit-il.

« Si nous avons colonisé l’Algérie pendant 130 ans, nous n’avons été ni les premiers ni les seuls, l’Algérie a toujours été une terre de colonisation, par les Romains, les Arabes, les Turcs, les Espagnols… », a ajouté Éric Zemmour, rejoignant un peu ce qu’a dit le 30 septembre dernier le président Macron.

L’ex-polémiste, connu pour sa haine envers l’Algérie, a ensuite vanté la colonisation. « La France a laissé plus de choses que tous les autres colonisateurs », « les routes, les instituts de santé que la France a laissés, le pétrole que la France a trouvé et qui permet de nourrir 40 millions d’Algériens », a-t-il prétendu.

« Aux dirigeants algériens, je dis : on parle entre hommes, entre gens responsables », a ajouté Zemmour, concédant à peine que les deux pays avaient des choses à faire ensemble et des intérêts communs, comme la sécurisation du Mali.

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