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France : « Ils ont contrôlé les deux « renois » et l’arabe »

France : “Ils ont contrôlé les deux “renois” et l’arabe”

Ils s’estiment victimes de contrôles « au faciès » : trois lycéens de la banlieue nord de Paris qui avaient fait l’objet d’un contrôle d’identité lors d’une sortie scolaire attaquent lundi à Paris le ministère de l’Intérieur et l’Etat, espérant les faire condamner pour « discrimination ».

En mars 2017, au retour d’un voyage de classe à Bruxelles, Mamadou, Ilyas et Zakaria, lycéens à Epinay-sur-Seine, s’étaient faits contrôler par des policiers à la gare du Nord, à Paris.

« Ils ont contrôlé les deux +renois+ et l’arabe » le plus typé de la classe, assure à l’AFP Mamadou, 20 ans, aujourd’hui réceptionniste dans un hôtel parisien. « Humiliés » par ce contrôle qu’ils estiment effectué en raison de leur seule « apparence », ils avaient déposé plainte, soutenus par leur professeure présente ce jour-là, Elise Boscherel.

« On a le sentiment que si on ne fait rien, ça ne va jamais s’arrêter. Que mes petits frères, mes enfants, mes petits-enfants vivront la même situation », poursuit Mamadou.

« Pourquoi eux ? », s’interroge encore auprès de l’AFP leur ex-enseignante: « Il n’y a pas eu de justification » au contrôle.

A l’époque, elle avait réclamé une circulaire pour interdire les contrôles lors des sorties scolaires, une demande soutenue par le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Celui-ci a annoncé sa présence à l’audience qui se tiendra devant une chambre civile du TGI de Paris.

Les élèves sont défendus par Slim Ben Achour, avocat spécialiste de la question. A la barre, il s’appuiera notamment sur un arrêt de la Cour de cassation – la plus haute juricition en la matière – de novembre 2016, qui avait pour la première fois condamné l’Etat pour « faute lourde » après des contrôles d’identité jugés discriminatoires.

« On pouvait raisonnablement penser qu’après une telle condamnation, l’Etat allait faire quelque chose, mais rien n’a été fait », dénonce l’avocat.

Contacté par l’AFP, l’avocat de l’Etat, Xavier Normand-Bodard, n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience.

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