Imane Maarifi, une infirmière française, s’est fait connaître par le témoignage qu’elle a apporté sur le massacre de la population civile de Gaza où elle s’est rendue l’hiver dernier. Ce jeudi 5 septembre, elle a été arrêtée et placée en garde à vue à Paris.

C’est le député de gauche Thomas Portes qui a lancé l’alerte ce jeudi. “Imane Maarifi, infirmière française, qui a été à Gaza quinze jours au sein de l’hôpital européen de Khan Younès vient d’être arrêtée par la police à son domicile. Elle est désormais en GAV (garde à vue)”, a écrit le parlementaire sur son compte X, sans indiquer les motifs de son arrestation.

À la mi-journée, l’infirmière était toujours retenue au commissariat du 8e arrondissement de Paris.

À son retour de Gaza où elle s’est rendue dans le cadre d’une mission de l’ONG Palmed, Imane Maarifi a notamment témoigné devant l’Assemblée nationale (chambre basse) en février.

“Nous l’avions reçue à l’Assemblée nationale pour écouter son témoignage. Elle avait décrit une situation humanitaire terrifiante”, rappelle Thomas Portes.

France : appels à libérer l’infirmière Imane Maarifi, le témoin des horreurs à Gaza 

Tout en appelant à sa libération immédiate, le député a accusé les autorités de continuer à “réprimer les voix de la paix pour couvrir le génocide commis par le gouvernement israélien”.

“En France on arrête une infirmière française témoin du génocide israélien”, a titré pour sa part le journal en ligne Mediapart.

“Un gouvernement français démissionnaire peut être au service d’un génocide si c’est Israël qui le commet”, a commenté le site fondé par Edwy Plenel.

Pour Farida Amrani, députée de La France Insoumise (LFI), “ceux qui dénoncent le génocide des Palestiniens sont à nouveau réprimés”.

« On a tous vu des enfants avec le crâne ouvert… »

“Soutien total à cette femme au courage admirable, à l’humanité bouleversante. Elle doit être libérée et les voix contre le génocide doivent cesser d’être criminalisées”, a posté de son côté Mathilde Panot, du même parti.

Imane Maarifi a séjourné dans l’enclave palestinienne du 22 janvier au 5 février derniers. À son retour en France, elle a multiplié les témoignages, devant le Parlement et dans les médias, sur les horreurs qu’elle a vues alors qu’elle servait comme bénévole à l’hôpital européen de Khan Younès.

“Mon corps est revenu parce qu’il fallait reprendre ma vie de famille, ma vie professionnelle, mais je vis Gaza, je mange Gaza, je dors Gaza, je ne peux pas m’endormir sans penser à eux. (…) On a tous vu des enfants avec le crâne ouvert, le cerveau qui dépasse, les jambes arrachées”, a-t-elle notamment témoigné.