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France : la bombe Benalla continue de faire des dégâts en “Macronie”

Le président Emmanuel Macron va parler ce soir aux Français. Dans cet ultime discours d’une année qui s’est achevée dans le chaos, il va tenter de reprendre le cap de son quinquennat. Exercice difficile.

“Après les vœux télévisés aux Français, ce sera une soupe et au lit”, lui promet l’éditorialiste du Midi Libre ” car avec Brigitte, le Jupitérien n’aura pas le cœur à faire la fête”. Et il y a de quoi : la bombe Benalla du nom de son ancien conseiller sécurité a encore fait des dégâts cette nuit.

Celui qui a joué les gros bras avec les manifestants en mai, avant d’être congédié sous la pression politique a parlé au site d’investigation Médiapart. Et ce qu’il dit est d’une tonalité qui risque de résonner plus fort que le discours présidentiel de ce soir.

Alexandre Benalla affirme avoir continué à échanger régulièrement avec Emmanuel Macron, via la messagerie Telegram, depuis son licenciement de l’Élysée l’été dernier.

Pire : il précise avoir conservé la preuve de ces échanges sur son téléphone portable. Pourtant, la présidence a assuré plusieurs fois ces derniers jours ne plus entretenir aucun contact avec l’ancien chargé de mission depuis son licenciement.

Benalla a agité la menace de révélations il y a quelques jours. S’agit-il des premières révélations ? “Ça va être très dur de le démentir parce que tous ces échanges sont sur mon téléphone portable”, déclare M. Benalla dans cet entretien mis en ligne dans la nuit. “Nous échangeons sur des thématiques diverses. C’est souvent sur le mode “comment tu vois les choses ”. Cela peut aussi bien concerner les gilets jaunes, des considérations sur untel ou sur untel ou sur des questions de sécurité”. Des échanges du type qu’il avait déjà avec le chef de l’État quand il était son homme de confiance à l’Élysée.

Les échanges ne se limitent pas au président de la République. Il en a aussi avec d’autres membres du château. Des échanges qui se sont poursuivis jusqu’aux récentes révélations de Médiapart sur son utilisation d’un passeport diplomatique pour des voyages d’affaires en Afrique.

“Là, le lien est coupé », admet-il. Après ces révélations, le ministère des Affaires étrangères a saisi le procureur de la République qui a ouvert une enquête pour “usage sans droit” de passeports diplomatiques.

Alexandre Benalla a l’air de rire de cette riposte. Il affirme avoir toujours rendu compte au président ou à son entourage de ses faits et gestes au sujet de ses voyages.

“J’explique que j’ai vu telle personne, je détaille les propos qui m’ont été rapportés et de quelle nature ils sont. Après, ils en font ce qu’ils veulent. Y compris le président de la République, qui est informé en direct”, dit-il.

L’Élysée avait insisté mardi sur le fait que M. Benalla n’était “pas un émissaire officiel ou officieux” de la présidence.

“Je suis un élément extérieur qui veut du bien au mec (Emmanuel Macron) qui lui a fait confiance”. “J’aurais pu claquer la porte et passer à autre chose. Mais on continue à me solliciter, alors je continue à répondre”. “Cela dérange un certain nombre de personnes, qui sont puissantes et qui font comme si le président était sous curatelle. Ils lui font faire des conneries phénoménales”, accuse l’ex-chargé de mission.

Il raconte enfin que début octobre, une personne de l’Élysée lui a rendu des effets personnels et ses passeports diplomatiques dans une rue près du Palais avec pour seule consigne “tu ne fais pas de bêtises avec”.

Avec cette révélation, il ne se prive pas d’enfoncer un autre clou dans les parois de la présidence. “Si on ne veut pas que j’utilise ces passeports, il n’y a qu’à les désactiver et les inscrire à des fichiers”, plaide-t-il, précisant les avoir utilisés pour entrer dans “une dizaine de pays” depuis l’automne. “Quand vous voyagez à l’étranger avec un passeport diplomatique, l’ambassade de France est au courant que vous arrivez”, assure-t-il.

L’Élysée et le Quai d’Orsay ont affirmé n’avoir pas été informés de l’utilisation de ces passeports et avoir réclamé à Alexandre Benalla leur restitution. Si c’est une blague elle manque vraiment de finesse.

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